Précipitez-vous comme des affamés sur cette succulente comédie réalisée par Ted Kotcheff («Wake in Fright», «Rambo, First blood»), certainement l’un des réalisateurs les plus éclectiques du cinéma. Et l’éclectisme est le maître mot du film «La Grande cuisine» et son sous-titre : «ou l’art et la manière d’assaisonner les chefs». On retrouve un peu de Charles Duchemin (De Funes dans « l’Aile ou la cuisse) à travers Maximilian Vanderveer (Rober Morley) patron aussi gros et tyrannique que fin gourmet d’un célèbre magasine gastronomique londonien. Maximilian Vanderveer se voit contraint par son médecin de faire un régime drastique s’il ne veut pas mourir de trop manger. Vanderveer n’a cure des mises en garde de son docteur, le plus important pour lui est le banquet qu’il organise pour sa Majesté. Voulant être proclamé Chevalier des arts culinaires par la Reine, Vanderveer convie Louis Kohner (J.P.Cassel), chef étoilé d’origine suisse pour cuisiner le repas et la surdouée de la pâtisserie Natasha O’Brien (Jacqueline Bisset) pour le dessert. Kohner et O’Brien félicités par la Reine passent la nuit ensemble, au petit matin, Kohner est retrouvé rôti dans le four de son restaurant ! L’ex-mari de Natasha, un certain Robby Ross (Georges Segal), truculent américain, roi de la mal bouffe est suspecté. A partir de là, le film prend la tournure d’un film policier d’investigation à la Agatha Christie sans oublier l’humour British des Monty Python (gros clin d’œil au film «Le sens de la vie»). Un sérial Killer sévit dans le monde feutré des plus grandes cuisines européennes en assassinant des chefs de renom. Kotcheff nous balade sur le vieux continent, de Venise à Londres en passant par Paris. Son casting incroyable et ses dialogues ciselés rendent «La Grande Cuisine» unique en son genre. Tourné en anglais, on se réjouiT d’entendre Jean Rochefort, Philippe Noiret ou encore Jacques Balutin s’exprimer dans la langue de Shakespeare. «La Grande Cuisine» ou l’art est la manière d’accommoder les genres pour notre plus grand plaisir.