Après Le vieil homme et la mer et Les sept mercenaires, voilà un autre film de John Sturges qui me laisse sur ma faim. À chaque fois le sujet ou la brochette d’acteurs à l’affiche avaient semé chez moi l’intention de visionner ces œuvres un jour. C’était le cas de La grande évasion. Une réelle histoire s’étant passée durant la seconde guerre mondiale scénarisée à partir du récit d’une personne l’ayant vécue. Et puis comme acteur principal, le beau Steve McQueen qui a marqué mon enfance avec Au nom de la loi. Mais tout comme dans Les sept mercenaires, le réalisateur a du mal à balancer le rapport de force entre les antagonistes ce qui nuit à la construction dramatique, voire au suspens. Le filon central est le plan d’évasion et tout doit y être solidement rattaché. Avec ces deux longs-métrages, John Sturges fait la preuve qu’il ne suffit pas d’aligner des stars pour produire un bon film. Il faut savoir condenser, aller à l’essentiel. Ça prend du doigté et de la subtilité. Dans le contexte de guerre impliquant des aviateurs, le simple figurant devait être aussi bien distribué et performant que les protagonistes, ce qui est loin d’être le cas ici. C’est du cinéma à la sauce américaine avec ses séquences télégraphiées et ses effets émotionnels anticipés. De plus, la littérature nous apprend que le personnage central de Virgil Hilts interprété par McQueen est un américain alors qu’en réalité aucun d’entre eux n’a eu un rôle majeur dans cet épisode historique. Il n’y a bien qu’eux pour s’approprier l’héroïsme d’autrui.