Ce grand classique du film de guerre reste encore aujourd’hui un captivant divertissement. De fait, on n’est pas dans une grande reconstitution historique qui cherche à rendre tous les détails authentiques, mais davantage dans un film qui assume de manière réjouissante son aspect de divertissement. Sans jamais vraiment basculer dans la comédie, on a donc droit à de nombreux traits d’humour qui allègent heureusement le film. Toutefois, au-delà de l’aspect un peu superficiel, ce film n’oublie pas de soulever des questions profondes sur le sens de ce qu’il nous montre. En effet, le constat mitigé posé à la fin du film remet intelligemment en question (sans vraiment y répondre) le bien-fondé de l’évasion et de ses conséquences. Enfin, le film parvient à éviter tout manichéisme (ce qui surprend toujours, venant d’un fleuron du cinéma hollywoodien dans toute sa splendeur) en ne montrant pas tous les Allemands comme des nazis, ni tous les Américains comme des super-héros… Et finalement, c’est en montrant aussi leurs faiblesses, et donc leur humanité, que John Sturges parvient à nous faire vibrer au récit de l’histoire de ces hommes qui, certes, n’étaient pas tous des saints, mais qui, tous, étaient des héros.