Il est de ces films dont le titre importe autant que le reste : je passe la main à d'autres pour écrire sur la beauté du noir et blanc, des jeux d'acteurs, de la mise en scène...
Où se trouve l'illusoire dans la Grande Illusion ?
Chez Maréchal qui pense que la guerre va bientôt finir ?
Chez Von Rauffenstein qui exige encore de la noblesse d'exister quelque part ?
Dans le monde, lors d'une guerre qui crée autant de mort que d'amitiés ?
Le voile de l'illusion, c'est la magie de voir des femmes en des hommes qui portent des robes, c'est de penser que l'on s'amuse dans un camp de prisonnier, de croire que l'on va pouvoir s'échapper de cette situation avec de la bonne bouffe, avec du théâtre ou avec un tunnel sous le plancher.
L'illusion se trouve dans l'impression d'être bien installé dans un château aux murs froids, dans la croyance que ses gants blancs vont perdurer jusqu'à la fin de la guerre, dans l'image d'une amitié noble qui effacerait les nationalités, dans l'hallucination d'une vache qui serait celle d'un grand-père, dans la promesse d'un retour d'après-guerre chez son amourette allemande, etc, etc.
Seules les classes sociales n'appartiennent pas au domaine de l'illusoire, évidemment chez Renoir.