A la conclusion de ce film, qui ouvre une fenêtre plutôt originale sur l'univers fantastique, m'est revenu le final d'une nouvelle russe de Vladimir Odoïevski, "Le Cosmorama", qui illustre parfaitement la situation du personnage de John Morlar qu'interprète ici avec talent Richard Burton : "Cette épreuve va-t-elle durer encore longtemps ? Parfois, quand les larmes d'un repentir pur et brûlant jaillissent de mes yeux, quand faisant taire mon orgueil, je prends humblement conscience de toutes les abominations de mon cœur - la vision disparaît, le calme m'envahit ... Mais cela ne dure guère ! La porte fatale est ouverte: moi, un habitant de cette terre, j'appartiens à un autre monde dans lequel je suis malgré moi un acteur et dans lequel je suis - c'est horrible à dire - l'instrument du châtiment !". Ce film est donc une enquête, qui se veut rationnelle, menée par l'inspecteur Brunel (Lino Ventura), sur un homme dont la réalité semble bien échapper à toute rationalité alors que sa colère, hélas, ne semble pas dénuée de fondement. Un petit bijou de ce cinéma des seventies qui savait si bien mettre les pieds dans le plat.
On ne peut pas non plus manquer de remarquer que ce film de 1978 faisait preuve d'une étonnante prescience dans le choix de la représentation symbolique des châtiments infligés puisque nous y assistons successivement à l'écrasement d'un avion de ligne sur un gratte-ciel, à l'écroulement de l'équivalent britannique de Notre-Dame (l'Abbaye de Westminster) et à l'annonce de l'explosion d'une centrale nucléaire. Diable diable, comme c'est curieux ...