Louis (Bourvil) est poinçonneur à la station de métro Quai de la Rapée et travaille avec une collègue qui valide les tickets sur le quai d'en face.
Voilà que Louis écrit un roman appelé Rapt à la RATP où il est question de vol des recettes de la Régie. Effectivement il existe une voie appelée voie des finances où une voiture contient tout l'argent encaissé lors des ventes de titres de transport.
Le manuscrit ayant été refusé par les éditeurs, voilà que des individus s'intéressent aussitôt à l'ouvrage de Louis mais dans le but de voler la RATP.
Louis et sa collègue comprennent la situation mais voilà que celui-ci devient complice d'une bande de malfaiteurs.
Le film fut tourné en noir et blanc à une époque où la couleur était généralisée depuis 1964 dans le cinéma français. Mais le fait qu'il s'agisse d'un film noir, ce choix fut justifié.
On notera une scène mémorable où Bourvil est condamné à mort et qu'il devra être fusillé sur le quai de la station pour trahison. On voit à travers le cauchemar le personnage joué par Bourvil avec ses vêtements peints le fait de mettre en avant le côté indésirable du personnage.
Les décors sont tantôt authentiques tantôt reconstitués en studio. Ce fut un excellent choix concernant la station Quai de la Râpée à la place de Gare de Lyon, vu qu'en 1965 la ligne 1 fonctionnait avec du matériel sur pneumatiques. On peut dire que la ligne 5 se prête parfaitement au sujet du film en raison de son tronçon aérien très pittoresque avec le Viaduc d'Austerlitz qui aura servi de modèle pour le Harbour Bridge de Sydney, la station de métro en briques et pierres meulières avec un petit pont passant sur une écluse avant de rejoindre le souterrain et de traverser la station fermée Arsenal.
On a droit à un très bon film avec le talent des acteurs, notamment Bourvil et Roger Carel.
Un film qui met bien en valeur un patrimoine de la RATP tout comme le bref passage du film Zazie dans le métro où la fillette voyage endormie à bord d'un matériel roulant Sprague sur le tronçon de la ligne 5 au même endroit.
Un des rares films qui nous fait découvrir le métro parisien, souvent boudé et qui mérite de faire partie des attractions touristiques.
Un film qu'on prend plaisir à voir et à revoir avec la découverte d'une station de métro originale dont on regrettera l'absence d'ascenseurs et d'une correspondance avec le pôle d'échanges du RER et de la ligne 14 ce qui aurait été bien pratique et moins coûteux que de créer une déviation via Gare de Lyon.