S'il est un épisode de la mythologie grecque ou romaine que le cinéma de péplum a su populariser et inscrire dans la mémoire du cinéphile, c'est bien l'histoire de ce fameux piège en forme de cheval si fatal aux troiens.
Le cinémascope, la qualité des couleurs et des costumes et la nombreuse figuration laissent un souvenir flatteur. Pourtant,, au-delà de son apparence formelle et de ses épiques séquences de bataille, le film de Giorgio Ferroni est vide de toute substance tragique. le cinéaste tente de ressusciter la tragédie grecque et la hauteur de ses thèmes -la mort, la gloire, l'honneur- mais c'est au moyen de formules allégoriques ampoulées et d'une direction d'acteurs figée dans la théâtralité.
Les capacités dramatiques du sujet, son originalité, sont réduites aux lieux communs du péplum et se diluent dans des scènes spectaculaires, parfois inutiles, toujours sans lyrisme. Composés par des comédiens de second ordre, les personnages ne se caractérisent ni par une quelconque dimension humaine ni par une idée transcendante.