En 2011 c'était surtout la guerre des "Guerre des boutons",ce film sortant le 14 septembre,juste une semaine avant "La nouvelle guerre des boutons" de Christophe Barratier.Etrange pour le roman de Louis Pergaud qui n'avait pas été adapté depuis le film d'Yves Robert en 62.Les deux oeuvres sont à peu près aussi désolantes l'une que l'autre et ont d'ailleurs conjointement reçu le Gérard du plus mauvais film,mais au moins celle-ci,contrairement à sa rivale,nous épargne-t-elle le cadre rebattu de la Deuxième Guerre Mondiale.Ceci dit l'action a été déplacée aux années 60 et quelques allusions sont faites à la Guerre d'Algérie.C'est donc le pignolo Yann Samuell qui s'y colle en tant que réalisateur et scénariste.Si Barratier a tourné en Auvergne,on n'en est pas loin ici vu que c'est shooté dans le Limousin.On retrouve les grandes lignes de l'histoire originale,la vie dans la campagne française d'autrefois,les gamins de Longeverne et de Velrans qui se tapent sur la tronche,les parents sévères qu'il faut ruser,l'instituteur compréhensif,l'organisation de la fête,la trahison d'un membre de la bande et l'intrusion des Velrans,avec la figure de Lebrac,le chef des Longeverne,qui se détache au fil de ses déboires scolaires et familiaux et de sa romance avec une fillette.Rien de neuf donc,mais pourquoi pas certaines histoires ont fait l'objet de nombreuses adaptations et la qualité est parfois au rendez-vous.Mais là c'est plutôt la cata entre scènes mal gérées dans le temps et l'espace,combats ridicules chorégraphiés mollement,dialogues lourds et navrants,direction d'acteurs absente,reconstitution historique figée qui sonne faux et humour puéril.Cette espèce de pelloche moisie genre fiction France Télévision ne parvient jamais à être drôle ou émouvante,c'est seulement plat,ennuyeux,raté et ça parait plutôt long.Quelques moments fonctionnent cependant,comme quand la bêtise ancestrale de la haine entre les deux villages est mise en évidence à la faveur du récit d'un jeune soldat de Longeverne rentrant d'Algérie ou du match de ricochet entre les instituteurs.Belle scène également quand la mère de Lebrac se sacrifie pour que son fils,dont elle a besoin à la ferme,puisse faire des études,la beauté de cette séquence étant surtout due au talent de Mathilde Seigner.L'interprétation est par ailleurs disparate.Si Eric Elmosnino s'en sort honorablement en instit sympa et impliqué,Alain Chabat,qui joue le maître d'école de Velrans et Fred Testot en curé maladroit sont nettement moins à l'aise.La plupart des gosses,en dépit de la crétinerie de leurs répliques et des manquements de la mise en scène,se tirent assez bien d'affaire,notamment Vincent Bres en Lebrac et sa copine Salomé Lemire.Certains de ces mômes ont fait carrière,à l'exemple de Théo Bertrand,qui joue l'Aztec et est devenu dans le rôle de Kevin Bélesta un des permanents de "Plus belle la vie",Tom Rivoire qui est un des jeunes cancéreux de la série "Les bracelets rouges" ou Théo Fernandez,le Donald Tuche des quatre épisodes de la saga "Les Tuche" et qui a aussi été Gaston Lagaffe dans le film de Martin-Laval.