Si les voix suraiguës ou l’humour potache peuvent fatiguer (en particulier les oreilles), et en dehors des répliques bien connues propres à éveiller la nostalgie ; c’est dans le dernier segment que le film trouve, selon moi, son vrai intérêt. Ce dernier tiers touche au cœur car il ravive les blessures de toute une nation, blessures qui semblaient alors enfouies sous la fausse innocence jusque-là mise en images. Je fais bien entendu référence à la seconde guerre mondiale, et plus particulièrement à la collaboration. On me rétorquera que le livre dont est tiré le film (Louis Pergaud, 1912) a été écrit avant la première guerre mondiale. C’est vrai. Mais la volonté d’ancrer le film dans un contexte d’après-guerre est manifeste : une affiche datant de 1961 est bien visible sur la porte de la salle de classe, et ce dès le début du film. Si la France que donne à voir Yves Robert, rurale et encore très paysanne, reste difficile à dater ; c’est bien un pays encore meurtri par la guerre qui est montré, encore marqué par son souvenir. Un souvenir si prégnant qu’il alimente les jeux des enfants, à plein temps.

jroux86
7
Écrit par

Créée

le 15 juin 2024

Critique lue 5 fois

1 j'aime

jroux86

Écrit par

Critique lue 5 fois

1

D'autres avis sur La Guerre des boutons

La Guerre des boutons
SBoisse
7

« Dire que, quand nous serons grands, nous serons peut-être aussi bêtes qu'eux ! »

Depuis la nuit des temps, les jeunes de Velrans et Longeverne s’affrontent au lance-pierre et au bâton, sous les regards bienveillants et revanchards des pères, fiers de retrouver dans leurs fils...

le 11 mars 2019

32 j'aime

5

La Guerre des boutons
-Marc-
7

Le temps de l'innocence

Le film d'Yves Robert peut sembler maladroit en comparaison des intentions exprimées par Louis Pergaud, mais il y gagne en fraicheur. Un des personnages centraux du film, bien que n'étant pas l'un...

le 1 sept. 2016

12 j'aime

2

La Guerre des boutons
estonius
10

Frais, passionnant, intelligent...

Faire jouer une centaine de gosses sans tomber dans la niaiserie ou dans les attitudes têtes à claques était une gageure. Et sur ce point Yves Robert réalise un véritable sans faute. La mise en scène...

le 18 déc. 2018

6 j'aime

2

Du même critique

La Piscine
jroux86
8

Regards entravés

De Romy à Alain : "Je te regarde vivre, manger, marcher, répondre au téléphone. Il me semble que c’est la première fois que je te regarde."Et pourtant. S’il est beaucoup question de regard, dans La...

le 15 juin 2024

1 j'aime

2

La Jetée
jroux86
10

Persistance rétinienne et persistance du souvenir

Il est donc question du visage d’une femme. Ou plutôt de l’image d’un visage. "Photographié" juste avant le tumulte, entre "les avions en partance" (cette réplique est pour moi inoubliable), les...

le 15 juin 2024

1 j'aime

La Guerre des boutons
jroux86
7

Le souvenir de la guerre

Si les voix suraiguës ou l’humour potache peuvent fatiguer (en particulier les oreilles), et en dehors des répliques bien connues propres à éveiller la nostalgie ; c’est dans le dernier segment que...

le 15 juin 2024

1 j'aime