INTRODUCTION
Ce long-métrage représente énormément de choses pour moi. C’est un chef d’œuvre absolu personnel et un excellent film. Il date tout de même de plus de 40 ans, et il n’a toujours pas pris une ride. C’est à la fois mon Star Wars préféré, et mon film préféré. George Lucas, qui avait à cette époque de très bonnes idées de mise en scène, a réussi de manière magistrale à réaliser un grand film qui allait mettre en place une des plus grandes mythologie de la pop culture et la saga la plus connue de tous les temps.
J’ai beau l’avoir vu des dizaines de fois, je n’y trouve aucun défaut, si ce n’est des plans trop souvent fixes. J’ai dû le voir vers l’âge de six ou sept ans pour la première fois, et j’ai certainement pris une des plus grosses claques de ma vie. J’étais fasciné par l’univers qui m’était présenté, et je me dis aujourd’hui qu’il a changé beaucoup de choses dans le cinéma, ayant instauré avec les œuvres de Steven Spielberg la mode du blockbuster. Une quinzaine d’années après, j’ai le recul nécessaire pour apporter un point de vue développé et construit, un point de vue sur l’exécution, la musique et le déroulement du film....
DEVELOPPEMENT
Tout d’abord, on peut découvrir dès l’ouverture, la phrase désormais devenue culte « Il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine, très lointaine », puis le mythique générique. J’avais halluciné d’avoir une telle idée de début pour une œuvre, et aujourd’hui, je suis toujours autant excité lorsque je vois les mots défilés sur le fond spatial. On est directement introduit dans cet univers intergalactique et féerique avec une histoire d’Empire contre Alliance Rebelle, un contexte de guerre civile ou l’évocation de l’étoile noire impériale capable de détruire des planètes entières. La princesse Leïa, jouée par la regrettée Carrie Fischer, chargée de rapporter les plans de cette étoile à la base Rebelle sur Aldorande, est poursuivie par le plus grand méchant du cinéma: Dark Vador, le bras droit de l’Empereur, un être sinistre, impressionnant et dangereux, avec un passé tortueux. On se mange directement dans les yeux des effets spéciaux révolutionnaires, un rythme incroyable et une musique d’un John Williams au sommet de son art, musique qui lui vaudra d’ailleurs un Oscar et un Grammy. Les stormtroopers, troupes militaires impériales, forcent l’entrée du vaisseau Rebel jusqu’à trouver la princesse Leïa. Cependant cette dernière a déjà eu le temps de confier les plans à deux droïdes, Z-6PO et R2-D2, qui se sont échappés par une capsule de sauvetage. Le seigneur Vador envoie alors des troupes à la recherche de ces deux robots. En une demi-douzaine de minutes, l’univers est déjà introduit efficacement et les personnages ont déjà une réelle personnalité et un but. 6PO et R2 sont extrêmement divertissants pour ma part dans ce volet. Ils se chamaillent sans arrêt bien que l’on sache qu’ils sont en réalité les meilleurs amis du monde, ce qui les rend immédiatement attachants. Après une dispute, ils se séparent pour se retrouver dans le véhicule des Jawas, un peuple local sur Tatooine, la planète de sable, qui revendent toute la ferraille qu’ils récoltent. Ils arrivent alors chez les Skywalker et les premiers frissons surviennent lorsque Luke Skywalker, le neveu des propriétaires des lieux Owen et Beru Lars, apparaît. La musique est incroyablement efficace de part sa qualité et son utilisation. Nos deux droïdes se font acheter, et c’est le début d’une longue amitié entre eux et Luke. Ce jeune homme est évidement un de mes personnages préférés, et ce depuis le premier film. Insouciant, naïf et rêveur, il a la tête remplie d’objectifs peu réalisables. Bien que son interprète Mark Hamill ne soit pas exceptionnel dans ce rôle, il parvient parfaitement à retranscrire des émotions.
Il se met à nettoyer les droïdes et un message holographique sort de R2-D2. C’est la princesse Leïa qui lance un appel à l’aide à un certain Obi-Wan Kenobi afin qu’il puisse lui porter secours. Luke fait le rapprochement avec Ben Kenobi, un vieil ermite qui vit sur Tatooine bien que le message soit incomplet. Il rejoint ses parents adoptifs pour dîner. Il confie le nom d’Obi-Wan à son oncle qui se ferme en l’entendant et prétend qu’il est mort en même temps que le père de Luke. J’adore ce genre de démarche qui suggère une histoire plus profonde que ce qu’elle présente au premier plan. Ceci est appuyé par la réponse qu’Owen rétorque à son épouse lorsqu’elle lui dit que Luke ressemble trop à son père. Luke souhaite devenir pilote depuis toujours, mais son oncle ne l’entend pas de cette oreille car il a encore besoin de lui à la ferme. La contrariété de notre héros m’amène à ma scène préférée de la saga, celle où Luke contemple les deux soleils de Tatooine. Accompagnée de ma musique de films préférée, une mélodie mémorable, on comprend dans cette scène sans que le métrage nous le dise que Luke a des rêves bien trop grands pour lui et que de toute façon, sa décision de partir est déjà prise. C’est aussi cela qui était très fort dans la mise en scène de Lucas à l’époque, et dans toute la trilogie originale, c’est la narration effectuée et dissimulée à travers des événements et des développements, chaque seconde de films peut être analyser sur dix lignes. Après cet instant poétique, Luke se rend compte que R2-D2 s’est fait la malle dans le but de retrouver son maître Kenobi et d’accomplir sa mission. Il évoque ainsi les hommes des sables qui sont bien trop dangereux et empêchent les sorties nocturnes. Le lendemain, 6PO et Luke retrouvent R2 en pleine course mais sont attaqués par ces fameux hommes des sables. C’est d’ailleurs assez fascinant de voir à quel point le novice qu’est Luke dans le premier épisode est faible et n’est même pas capable de combattre un homme des sables, et à quel point le guerrier confirmé qu’il est dans le dernier parvient à sauver la galaxie semblant désespérée. Un individu sombre arrive soudain au loin et effraie les assaillants. Il s’agit de Ben Kenobi joué par le génial Alec Guinness. Je trouve d’ailleurs génial aussi la facilité d’expliquer les choses efficacement. En un coup d’œil, Luke reconnaît son sauveur, ce qui indique qu’il le connaît bien. Ben et Obi-Wan sont en fait une seule et même personne, et il convie le jeune Skywalker chez lui.
C’est certainement la scène où l’on va en savoir le plus sur les personnages et leur passé et qui va développer le plus l’univers du film. Ben Kenobi a en effet fait « la guerre des clones » étant plus jeune. Un terme extrêmement évocateur à l’époque, qui peut signifier beaucoup de choses et faire rêver n’importe qui. Il a fait cette guerre lorsqu’il fut un chevalier Jedi armé d’un sabre laser qui maniait la Force. Mais, pour ne pas perdre son spectateur avec toutes ces nouvelles appellations, chacune est illustrée par une explication claire ou une action réalisée par un personnage connu. Les chevaliers Jedi sont par définition des guerriers qui défendaient l’Ancienne République « bien avant les heures sombres et l’avènement de l’Empire », cela nous rattache donc à ce que l’on connaît déjà. Le sabre laser est l’arme du Jedi et Luke manie un court instant celui qui appartenait à son père, Jedi aussi. La Force, le pouvoir du Jedi, est encore assez floue mais sera développée dans les prochaines scènes et chaque film de la trilogie apporte sa touche à ce fluide fantastique. Ben pense que le don de pilote de Luke vient de son père avec qui il était ami. Luke, avide de savoir, demande comment est-ce que son père est mort. On comprend donc que son oncle lui a caché. C’est en réalité le meilleur disciple d’Obi-Wan, Dark Vador, qui a assassiné les Jedi et son père avec pour le compte de l’Empire. Cette scène est incroyable. Elle développe encore plus l’univers, elle nous introduit aux Jedi, au passé de la galaxie, à la Force et son côté obscur et donne même à Luke une certaine motivation personnelle dans cette lutte contre le mal. Et enfin, R2 projette à Ben le message de Leïa. Deux secondes ont suffit à Kenobi pour reconnaître la princesse, ce qui suggère qu’il ait été proche de la Rébellion. Le message étant complet, la mission de Leïa est dès lors connue de tous nos protagonistes. Luke décline ce voyage et cette mission sauvetage, il est alors clair qu’il a tout de même un attachement fort pour son foyer et sa famille.
Luke propose tout de même à Obi-Wan de l’accompagner pour trouver un pilote qu’il l’emmène jusqu’à Aldorande. Ils tombent alors sur le véhicule des Jawas, ravagé par les troupes impériales. Luke, comprenant qu’ils ont retrouvé les droïdes, se précipitent chez lui pour essayer de sauver son oncle et sa tante mais c’est trop tard. Accompagné par une musique épique, il assiste à la triste scène de sa maison brûlée, et des corps de Owen et Beru en cendres. Cette douloureuse perte a un impact car leur relation a bien été développée et ils s’étaient en plus quittés sur une triste dispute. Maintenant que la vie de Luke sur Tatooine est morte, il est d’accord pour sauver la princesse Leïa et nous sort la mythique réplique « J’apprendrai à maîtriser la Force pour devenir un Jedi comme mon père ». C’est ensuite que vient la première présentation d’un pouvoir de la Force. Nos héros se font en effet arrêter sur leur chemin par un groupe de stormtroopers qui les questionne sur les droïdes. Grâce à la Force, qui peut influencer les esprits faibles, Obi-Wan parvient à convaincre les soldats impériaux de les laisser passer à travers une scène et une réplique devenue culte: « Ce ne sont pas ces droïdes là que vous recherchez ». Vient la fameuse scène de la cantina. Le nombre de créatures différentes est affolant encore aujourd’hui. Tellement d’espèces, de races d’aliens qui semblent avoir un vécu et une personnalité intéressants, ça me fascine toujours autant. L’introduction aux arts Jedi est effectuée efficacement lorsque Obi-Wan tranche le bras d’un d’entre eux venu agresser Luke, alors que les autres clients lancent chacun un regard effarouché. On peut déjà deviner que les Jedi sont censés avoir disparu et n’être que des légendes, idée qui sera recyclée plus tard dans un autre film de la saga. Notre groupe d’aventuriers rencontre le pilote Yan Solo, interprété à l’écran par le grand Harrison Ford, qui s’avère être un individu arrogant et vénal. Il négocie en effet un prix très élevé pour les emmener à Aldorande à bord de son vaisseau, très performant d’après lui, le Faucon Millenium. Ce anti-héros totalement génial va devenir un de nos personnages préférés. On peut s’y attacher dès cette première scène à travers la manière dont il taquine Luke et dont il est sûr de lui. Il peut donner le sourire à chaque apparition. Après avoir assassiné sans scrupule le chasseur de primes Greedo qui pris la place de Ben et Luke à la table de Solo, il s’en va informer le grand Jabba Le hutt qu’il a enfin de quoi le rembourser et après cela, les nouveaux Rebelles, poursuivis par les impériaux, s’enfuient de Tatooine grâce à la vitesse lumière, une prouesse technique et artistique fascinante qui a superbement bien vieillie. Je suis toujours emporté par ce film, son rythme est parfaitement géré à mes yeux, je me sens pleinement investi dans chaque séquence et en kiffe total. Pendant ce temps-là, la princesse Leïa a eu le temps d’en baver dans sa cellule de l’Etoile de la mort. C’est le seigneur Tarkin qui commande à son bord, un personnage que j’aime beaucoup. Je l’adore pour son physique, je lui trouve un visage charismatique et impressionnant, pour ses répliques très percutantes, et pour son odieuse cruauté. Il sert son Empereur, il lui est complètement dévoué, et est prêt à tout pour retrouver les plans volés. Leïa elle, est prête à tout pour les garder cacher. D’abord, je trouve la scène de réunion entre les officiers impériaux absolument géniale. Elle développe admirablement l’univers. On nous informe que les derniers vestiges démocratiques de l’Ancienne République ont été dissous par l’Empereur lui-même, mais mon moment préféré vient ensuite lorsqu’un des personnages assis ose défier le seigneur Vador. Son insolence illustre que de nombreuses personnes dans cet univers peuvent penser que la Force est quelque chose d’absurde et de peu pris au sérieux. Un nouveau pourvoir de la Force, le fait d’étouffer sa cible, est utilisé par Vador et fait taire immédiatement son rival. Cependant, en deux phrases, Tarkin arrive à le faire lâcher prise. C’est incroyable pour ma part. En quelques secondes, la puissance de la Force et la hiérarchie au sein de l’Empire sont analysées de manière splendide. Mais pour en revenir à Leïa, après la torture, c’est la menace que Vador et Tarkin vont utiliser. « L’heure est venue de démontrer la toute puissance de l’étoile noire ». L’Empire met donc le cap sur Aldorande et menace de la faire exploser si Leïa ne leur dit pas l’emplacement de la base Rebelle. Bien qu’elle leur fournisse à contre cœur l’information, ils tirent sur la planète et même si l’on ne connaît pas ses habitants, on peut avoir de la peine dans le regard attristé de la princesse. Cette destruction va aussi provoquer chez Obi-Wan un sentiment de tristesse et de douleur. Nos rebelles, toujours sur le chemin d’Aldorande, ont chacun une occupation et c’est aussi cela qui me fait tant adorer ce film, c’est que les personnages sont rarement inoccupés. Chewbacca et les droïdes jouent à un jeu holographique, Luke s’entraîne aux arts Jedi sous les consignes dictées par son nouveau maître et Yan Solo se moque d’eux. Cela montre davantage comment certains peuvent douter de l’existence d’une force surnaturelle, bien que Luke parvienne à dévier des lasers alors que son champ de vision est nul. Soudain, Ben Kenobi ressent un grand bouleversement dans la Force dû à l’explosion de la planète. Nos héros ne peuvent donc pas rejoindre leur destination et se font capturés par les Impériaux, au sein même de leur arme ultime et secrète qui est toujours située dans le secteur....
Déguisés en stormtroopers, Luke et Yan arrivent à une salle de commandes et localisent la princesse Leïa, toujours incarcérée ici. Obi-Wan, voyant que Luke est désormais capable de se débrouiller, se charge de désactiver, seul, l’aimant magnétique qui a attiré le Faucon dans un hangar de l’étoile noire. Cette séquence d’actions est extrêmement divertissante. Luke et Yan sont de plus en plus attachants et développent une passionnante alchimie. Ils parviennent à retrouver Leïa, et s’échappent par le conduit à ordures. Bloqués, un compacteur se met en marche et, comme dans tout parcours classique du héros, le héros affronte la mort. Même si ce n’est pas un des moments les plus intéressants du film, je le trouve une nouvelle fois très appréciable. Tout le monde est dynamique dans cette petite pièce. Chewbacca tente d’ouvrir la porte, Luke se fait attaquer par un monstre puis contacte 6PO, resté dans la salle de commandes avec R2, pour qu’il les aide, et Yan soutient Leïa qui essaie de grimper sur les murs. J’adore ce genre de mouvements de scène qui me maintiennent en intérêt. Les compacteurs sont donc coupés par R2 et nos héros vont pouvoir se rediriger vers leur vaisseau. Ben a lui aussi réussi à remplir sa mission, mais va tomber nez à nez avec son ancien élève, Dark Vador. C’est un de mes moments favoris et je pense, un des meilleurs duels aux sabres de la saga. Certes la chorégraphie a eu du mal à survivre à l’épreuve du temps, mais je la trouve encore d’actualité aujourd’hui grâce aux répliques cultes que se lancent les deux adversaires. Et la conclusion de cet affrontement est juste époustouflante. Luke, qui regarde la scène au loin, tente de lui porter secours, mais Ben, le regard plein d’espoir et de confiance, se laisse tuer par son vieil ennemi. La réplique rituel « Non! » est lancée par le jeune homme et il rejoint ses compagnons en catastrophe à bord du Faucon. Le deuil se fait immédiatement ressentir, mais il est de courte durée. C’est certainement dans la scène qui suit que l’alchimie entre Luke Skywalker et Yan Solo atteint son apogée. Quatre vaisseaux monoplaces impériaux les pourchassent et les deux nouveaux amis s’allient, et se mettent chacun derrière un canon. Ils en tuent deux chacun et leurs échanges sont très appréciables durant ce combat. L’Empire les suit évidement à la trace et met le cap sur la base rebelle située sur Yavin. Une réunion est organisée lorsque les plans de l’étoile noire y arrivent et ils repèrent une faille mortelle dans le mécanisme de la station. Luke se joint donc à un escadron Rebel pour un assaut de grande envergure, mais auquel Solo ne souhaite pas prendre part, ayant empoché sa récompense monétaire et ayant estimé que c’était une mission suicide. Je pense que la bataille de Yavin est la meilleure bataille spatiale de la saga encore aujourd’hui après 11 films. Elle présente une tension inégalée, des effets spéciaux inimaginables pour l’époque, une musique intense, un développement du personnage de Luke efficace lorsque l’esprit de Ben Kenobi revient pour lui conseiller de se fier à son instinct, un Dark Vador très bon pilote et un Deus ex machina final excellent provoqué par le sauvetage in extremis de Luke par Yan Solo qui récupère sa belle place dans le cœur du spectateur. Luke parvient en effet à détruire l’Etoile de la mort et Dark Vador est vaincu. Il est temps de fêter la victoire et Leïa remet une médaille à ses sauveurs....
CONCLUSION
Pour faire simple, j’adore, je vénère même, chacune des scènes de cette pépite cinématographique. Le développement de l’univers est fantastique bien qu’il n’y est encore qu’un seul film, les personnages sont déjà extrêmement attachants, les dialogues sont géniaux et les effets spéciaux ont vraiment bien vieilli je trouve. Si vous me dites « Episode IV », je pense à d’excellents bruitages, à des chefs d’œuvres musicaux tels que le générique, le thème de Leïa, le thème de la Force, la musique de la Cantina ou encore « TIE fighter attack », je pense à une créativité dingue à travers les races d’alien, les sabres laser, la Force, les design de l’Empire, les environnements et un George Lucas au top que je remercierai toute ma vie. Oui le scénario est simple, la mise en scène aussi, mais ce film reste un bijou artistique, un pilier, un grand classique du cinéma, un chef d’œuvre personnel, et si l’on veut découvrir Star Wars, je pense que c’est celui-ci qu’il faut regarder en premier avant les épisodes V et VI. Et probablement au bout du soixantième visionnage, je ne lui trouve toujours pas de défauts....