Point n'est besoin de présenter ce bijou de Science-Fiction à l'univers sans limite. Star Wars est une oeuvre désormais plus complète que n'importe quel univers dérivé de l'esprit malade d'un quelconque rat de bibliothèque. Phénomène mondial, La Guerre Des Etoiles devient LA référence en matière de Science-Fiction. Pourtant, les années n'ont pas été très gracieuses envers le film, encore moins avec la mise en scène de ce Space-Opéra classique et culte.
Même si l'on garde en tête le contexte dans lequel il est sorti, La Guerre Des Etoiles (parce que c'est comme ça qu'on l'appelait avant!) est un film à la mise en scène relativement pauvre. George Lucas, malgré quelques cadres-élans de poésie cinématographique, aurait fortement peiné à garder son spectateur en haleine s'il n'avait pas eu ses fantastiques décors et effets spéciaux. Mais puisqu'il avait l'attirail expérimental nécessaire à la mise en image de son Space-Opéra, le film demeure une expérience à par entière.
Malgré la paresse du découpage, Lucas parvient à nous emporter dans son univers fantastique, puisant dans de nombreux genres. Forte de ses effets spéciaux incroyables, le film, malgré la candeur de son histoire, parvient à imposer son style définitivement léger, bourrée de péripéties, de créatures étranges et de planètes en tout genre. La partition de John Williams aide tout autant, ajoutant un souffle épique et spatial, puisant énormément chez Gustav Holst.
Loin d'être un film à message, contrairement à la plupart de ses contemporain, Star Wars reste symptomatique de la contre-culture américaine, ambiante des années 60-70. On peut y voir une allégorie de la société, les rebelles représentant la contre-culture, et l'Empire devenant l'ennemi capitaliste, quant à la guerre, ce n'est pas celle du Vietnam, mais bel et bien le combat plus ou moins pacifiste des hippies et du Flower-Power (Chewbacca est un ancien Black-Panthers!). Luke Skywalker s'avère être ce rêveur adolescent cher à tout homme, qui entamera une longue désillusion au cours des trois films suivants. Après, que Star Wars ait sonné le glas du Nouvel Hollywood, c'est un peu cracher dans la soupe, loin des conventions de l'époque, il reste un pur produit de la contre-culture, sous la forme des aventures légères de gamins idéalistes.
George Lucas entame l'oeuvre de sa vie, avec une histoire bien loin du réalisme cher au Nouvel Hollywood, une oeuvre fonctionnant sur des principes de constructions rétro, emprunt à la Science-Fiction de l'âge d'Or des Comics, Alex Raymond et Edgar Rice Burroughs en sont les inspirateurs. Un film agréable, qui n'aurait cependant eu de telle aura sans ses suites transcendées, au succès tout aussi mémorable.