Gros bis avec une princesse pas très charmante

Star Wars 1 – La guerre des étoiles ou Épisode IV – Un nouvel espoir était pour George Lucas une alternative à l'adaptation du comics book Flash Gordon. Elle sera tout de même réalisée, par la maison Dinoo de Laurentiis et ce sera un loukoum écœurant, chéri par les nanardeux. Star Wars connaîtra un autre sort, réhabilitant partiellement un précédent essai de Lucas, THX 1138, en mesure aujourd'hui de passer pour un classique mineur (son aridité va soudain plaider en sa faveur). La guerre des étoiles, film et saga, sera adulé sur au moins deux générations, grâce à son succès phénoménal des années 1980 et au concours d'une seconde trilogie.


Le premier film jouissait déjà de ressources importantes mais apparaît rétrospectivement comme une quasi anomalie, par endroits à la limite du bis. Les retouches (entamées en 1997 pour la ressortie) sont visibles, le résultat surprenant ; un novice peut y voir des arguments en faveur du film, des costumes ou des effets frais et pimpants compensant les maquettes et déguisements plus humbles ou hasardeux. Les créatures ajoutées par ordinateur, les explosions et même des parties de vaisseaux (voire des vaisseaux) travestissent un enrobage cheap (autant que la majorité des grands noms de la SF à l'époque, comme Solaris ou L'Age de cristal, mais pas comme Soleil vertAlien plane à un trop haut niveau) et, sur le fond, un film habile, inspiré, mais insignifiant (par son propos, ses idées, ses caractérisations). Pourtant la sortie du film fut un événement et on louait ses qualités techniques ; mais la débauche passe avant le luxe (débauche de néons-lasers par exemple).


Les ambitions sont massives, des moyens lourds ont été mis en œuvre, mais il y a, bonus post-77 mis à part, plus de charme ou de magie potentiels là-dedans que de sidérant génie esthétique (les budgets supérieurs feront deux suites autrement éblouissantes). La mise en scène de Lucas n'est pas étincelante (remplie de 'blancs' et 'à-coups', sans la fluidité de L'empire contre-attaque), rend la virtuosité artisanale trop visible – elle devrait s'effacer derrière le rythme et les aventures elles-mêmes. La conscience de ces efforts, concluants voire remarquables pour l'époque, souligne les défauts et les flottements à côté. Mais le divertissement va bon train, grâce à un amalgame de représentations 'collectives' ancrées (des contributions littéraires de la SF, des différentes facettes du cinéma à grand-spectacle, de 'clichés' historiques ou contemporains). La sève d'un blockbuster quatre étoiles est patente, pour le meilleur et le moins bon, mais le meilleur est plus évident grâce à une apparente candeur. Un mysticisme bas-de-gamme, tout en surface, s'insinue – il peut inciter à rêvasser, faire miroiter des possibilités, ennuyer. Les laïus avortés sur 'la Force' en sont le paroxysme (Yoda élèvera le niveau, ou du moins étoffera le sujet).


Au final cette initiation est sympathique, quoique recelant des coups de mous, avec un univers riche même si son exploration est encore largement suspendue. À ce stade on l'exploite surtout par quelques bouts, de film d'action, d'aventures (délimité mais généreux et bourrin dans sa zone) et de saga en préparation (les grands conseils avec leurs aperçus d'intrigues -politiques, le passage au bar, les combats). Le parcours de Luke Skywalker fait exception, apporte une touche plus sentimentale et un point d'accès et d'identification pour le public jeune. Il a probablement une grande responsabilité dans le succès de Star Wars, dont le premier opus gardera la particularité de présenter de nombreux acteurs au physique ordinaire (voire ingrats dans le détail), ou suivant une mode (celles de l'époque ou d'autres galaxies) plutôt que d'être mis en valeur.


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Zogarok

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