En revoyant cet épisode 4 pour la énième fois, j'ai été frappé des changements conduits par la trilogie Anakin. Finalement, ce Nouvel Espoir n'est plus le même film que lorsque je l'avais découvert.
La première fois que j'ai vu la saga Star Wars (qui ne contenait que trois épisodes à l'époque et qui s'appelait La Guerre des étoiles), je ne savais pas que Luke et Leia étaient frère et sœur. Et j'ai appris l'identité de leur père en découvrant l'Empire contre-attaque. Le fait de connaître ces informations avant de commencer le film gâchent une partie non négligeable des effets scénaristiques mis en place par Lucas et sa bande.
De même, la trilogie Anakin change irrémédiablement la vision que l'on a de Dark Vador. Alors qu'il devrait apparaître comme le grand méchant, on ne peut s'empêcher d'éprouver un élan de sympathie envers lui. Alors qu'il devrait être un personnage mystérieux, une énigme sous son armure noire, renvoyant aux chevaliers noirs forcément maléfiques dans l'univers médiéval, connaître son identité casse le mythe Dark Vador.
Et puis, l'avoir vu, à la fin de l'épisode 3, en une scène qui doit être la plus pitoyable de la saga, hurler son désespoir en levant les yeux au ciel, brise définitivement l'image que l'on peut avoir de lui.
Du coup, tout le baratin servi par Obi-Wan, selon lequel le père de Luke a été tué par Dark Vador (baratin auquel j'ai cru quand j'ai vu le film pour la première fois, et qui permet de maintenir le caractère maléfique de Vador), s'effondre lamentablement.
Même si la vision de ce film a changé, cela ne l'empêche pas d'être un grand divertissement. Les trucages à l'ancienne donnent une consistance plus "réelle" à l'histoire, alors que les effets spéciaux numériques donnaient l'impression d'un univers en toc.
Et puis, le film est plein de bonnes idées. Dark vador est une idée géniale. L’Étoile Noire aussi, avec cette scène géniale qui se conclut par "ce n'est pas une lune"...
Cet épisode 4 instaure un univers ultra-référencé. Bien entendu, tout le monde sait maintenant que Lucas s'est inspiré d'un film de sabre japonais, La Forteresse cachée, de Kurosawa, mais on retrouve aussi de nombreuses autres références, aux séries B de science-fiction ou de fantastique, la présence du formidable Peter Cushing étant un bien bel hommage là aussi. L'aspect médiéval est bien sympa aussi : après tout, une partie importante du film est consacré au sauvetage d'une princesse retenue dans une forteresse par un chevalier noir...
Une des grandes réussites du film, c'est Han Solo. Alors que l'épisode 4 menaçant d'adopter un rythme trop lent, l'arrivée d'Harrison Ford relance la machine en lui fournissant une bonne dose d'humour. Les dialogues entre Han et Leia sont un régal (et c'est suffisamment rare de trouver de bons dialogues dans ce genre de film pour devoir le signaler).
Je ne vais pas revenir sur l'importance historique de ce film et son influence sur les "blockbusters" actuels. Je me contenterai juste, pour finir, de signaler que la scène finale est splendide; si le film souffre de défauts, entre autres sur son rythme, tout s'efface dans ce combat final grandiose et le formidable mécanisme qui permet d'instaurer du suspense. un grand moment.