Produit par George Pal et réalisé par Byron Haskin, La guerre des mondes est la première adaptation cinématographique du célèbre roman de H.G. Wells, quinze ans après le canular radiophonique de Orson Welles. Le film gagnera deux Oscars technique en 1954 et intégrera le prestigieux National Film Registry en 2011.
Actualisé et visiblement marqué par les fantômes de la seconde guerre mondiale, La guerre des mondes version 1953 est un pur produit de son époque. Sans surprise, nous retrouvons tous les éléments clé de la science-fiction des 50's, à savoir la peur de l'envahisseur (qu'il soit nazi, communiste ou oriental), les bonnes valeurs patriotiques et chrétiennes et des personnages schématiques et interchangeables comme le courageux scientifique / pilote / baroudeur (rayez la mention inutile) et l'insupportable journaliste / infirmière / fille de professeur proprement insupportable et inutile.
L'intérêt de cette transposition n'est donc pas à chercher dans son scénario extrêmement classique mais bien dans sa facture technique. Car il est facile encore aujourd'hui de comprendre le choc que représenta une telle production à l'époque. Distribuée en couleur (chose rare), bénéficiant d'une photographie absolument sublime, La guerre des mondes pouvait se vanter d'offrir des séquences jamais vues sur grand écran, bénéficiant d'effets spéciaux révolutionnaires pour l'époque.
Court et allant droit à l'essentiel, La guerre des mondes selon George Pal et Byron Haskin est une indéniable réussite esthétique, grâce à une poignée de scènes carrément apocalyptiques, à son charme rétro indéniable et aux effets remarquables de Gordon Jennings. Ce qui compense heureusement des personnages fades, une intrigue à l'intérêt plus que limité et surtout, une propension à sombrer dans une bondieuserie franchement puante.