Un polar français qui, à l'image de son époque de production (1979, la fin du giscardisme, mais pas encore les 80's mitterandiennes), a un peu le cul entre deux chaises. D'un côté, ça se veut un film âpre et réaliste, lorgnant du côté du polar italien, avec une intrigue minimaliste, des flics aux prises avec des instances rigides et gangrénées par l'arrivisme, et un environnement urbain lugubre et vicié. De l'autre, on a un héritage audiardien, avec un amour du bon mot et une tendresse canaille pour ses personnages. Et de fait, on ne sait pas trop si nos flics sont juste des mecs épris de justice, des cowboys sympas, ou des fachos débridés. Et le film lui-même semble s'en foutre aussi, décidant de résoudre l'intrigue sans le moindre foward-shadowing à 20 minutes de la fin, pouf, comme ça.
Niveau casting, si Claude Brasseur est pas mal en flicard bonne tronche, Claude Rich, malgré sa barbe, sent un peu le miscast dans son rôle de gros rigide violent en mode Inspecteur Harry. Et limite on se fout d'avoir Stevenin, Chicot et Rufus dans des rôles secondaire, puisque le vrai cœur du film, c'est Marlène Jobert en fliquette trop fragile : en full frontal dès la 3ième minute, le film passe sont temps à la dénuder, à dire qu'un tel se la tape et qu'un autre voudrait bien, et à la mettre dans des situation scabreuse... Alors okay, moi aussi, je l'aime Marlène, mais là, c'est limite gênant.