Fin 70, début 80, il a été tenté de sortir du polar traditionnel, loin de Melville (ou Corneau) et son introspection philosophique, loin de Belmondo et sa cool attitude et ses cascades improbables, loin de Delon et de son culte de la personnalité.
On pense bien sûr à LA BALANCE de Bob Swain, mais avant il y a ce film qui est à mes yeux un peu au-dessus (même si j’aime les deux). On y trouve des flics habillés comme vous et moi (en jean, basket, blouson), qui utilisent le vocabulaire de Monsieur tout le monde, avec gros mots et langage imagé.
On découvre aussi une police qui doit se battre en son sein pour satisfaire des ambitions qui dépassent ceux qui doivent bosser sur le terrain. On se retrouve avec un schéma que reprendra Olivier Marchal plus tard, à savoir deux flics antagonistes, et une femme au milieu qui doit composer entre professionnalisme et pragmatisme.
Alors, certes, on est dans une période, la fin des années 70, où lorsque l’on avait une interprète féminine (ici Marlène Jobert), il fallait rentabiliser son côté attractif, d’où ses seins à plusieurs reprises de manière très gratuite, certes, il y a des facilités de scénario, pour masquer un certain manque de moyens par rapport aux productions US, mais Brasseur est très bon, tout comme Rich, et le film tient plutôt bien la route.