"C'est beau mais ça brûle !"
Il en fallait quand même, de l'ambition, pour adapter le roman éponyme et offrir à la morne France du tout début des années 80 un film enfin réaliste sur les âges farouches, et le tout sans dialogues compréhensibles s'il vous plait !
Je ne m'attarderais pas sur les incohérences du film de Jean-Jacques Annaud, je n'y connais goutte en histoire et de toute façon je n'étais pas là pour confirmer si tout cela est vrai, comme d'ailleurs la totalité de ces êtres étranges appelés "historiens", préférant me concentrer sur les qualités bien présentes du film.
Traitant son sujet pour le moins sérieux avec toute la fougue et la puissance évocatrice d'un pur récit d'héroïc-fantasy, Jean-Jacques Annaud lance un sacré pavé dans la mare d'un cinéma français ne cherchant même plus à émerveiller son audience, et accouche d'une oeuvre impressionnante aux multiples morceaux de bravoure, tout en cherchant à ancrer l'ensemble dans un contexte relativement réaliste.
Epopée spectaculaire parvenant à merveille à jongler entre impératifs commerciaux (sujet porteur et aventure sont au rendez-vous), ambition et expérimentations (le langage inventé par Anthony Burgess), "La guerre du feu", malgré ses longueurs et quelques rides, conserve aujourd'hui encore une grande partie de sa force, grâce notamment à un cinéaste tout entier voué à l'histoire qu'il souhaite raconter, à une volonté de réveiller une production cinématographique se reposant bien trop sur ses acquis et à une troupe de comédiens peu connus mais talentueux et impliqués, dont on reconnaîtra la trogne inoubliable de ce bon vieux Ron Perlman.