Roméo et Juliette ont un enfant

Shakespeare avait crée deux personnages qui ont inspirés et fait fantasmés des millions de personnes. Un amour impossible entre deux jeunes, membres de deux clans rivaux. Personne ne peut maîtriser le coup de foudre amoureux, il s'abat tel un éclair, et lorsqu'il y a réciprocité on peut parler d'amour fou.

Sur un air électro, ils se voient au loin. Il s'approche d'elle et sans la quitter des yeux lui dit son prénom. C'est une plaisanterie réplique t-elle. Non pourquoi ? Parce que je m'appelle Juliette. On est voués à un terrible destin alors lui répond t-il. Les yeux dans les yeux, comme envoûtée elle lui lance un "je sais pas".

Pourquoi ce dialogue a tant d'importance ? Parce qu'il représente à la fois la pertinence du récit, la puissance des mots, la profondeur des sentiments qu'ils expriment mais c'est aussi la prédiction d'un funeste destin.

Leur jeune vie d'amoureux est un compte de fée. Ils s'aiment et vivent ensemble. On oublie complètement l'épée de Damoclès probable qui leurs pèse au dessus de la tête. Que peut il leurs arrivés ?
Ce cocon qu'ils se sont crées est un havre de paix et d'amour, un pont reliant deux terres qui semblent si bien se compléter. Tout les panels d'expression sur l'amour parfait peuvent leurs être attribués.

Ce qui nous fais plaisir, enfin ce qui m'a plaisir c'est la caractère réaliste du film. Ces jeunes sont mis en situation dans un cadre qui nous est connu, on ne sent pas d’exagération, pas de paillettes et d'artifices, c'est un couple qui a l'inverse d'être superficiel est profondément identifiable.

Alors la suite, il suffit de lire le synopsis. Leur gosse a une maladie. Regard très dur mais toujours ce choix justifié de porter sur cette maladie un regard absolument honnête : sans détours, on montre la descente aux enfers du jeune couple. Descente aux enfers ? Et bien non pas tout à fait. Car ce qu'on voit petit à petit, après que nous ayons été bouleversé par la nouvelle nous même est que nous suivons au lieu de l'évolution de la maladie du petit Adam, l'évolution du couple par rapport a cette maladie.
C'est comme ci on nous disait à nous, spectateur, qu'il ne faut pas se fixer sur cette épreuve mais faire abstraction et continuer a vivre, différemment certes en se battant. Ça paraîtrait déplacé, mal vu de laisser l’histoire de ce gosse de côté en quelque sorte et de se focaliser sur ses parents mais c'est bien mieux comme ça. Ce film devient non pas le manuel de " Comment faire quand mon enfant à une maladie incurable" mais " Comment réussir à vivre avec la maladie". La réponse c'est par l'amour, l'entraide, l'union, la solidarité et la volonté.

Roméo et Juliette livrent un duel, pire que les Capulet et les Montaigu, pire que la guerre elle même qui ensanglante les deux familles Shakespearienne mais ce minuscule petit bout de maladie qui cause tellement de ravage.

Je ne vais pas raconter comment cela se termine, il faut juste comprendre qu'il ne faut pas avoir peur de voir ce film qui aussi bouleversant soit il, vaut le coup d'être vu juste pour la fabuleuse prestation de Jérémie Elkaïm et Valérie Donzelli qui à ressuscitent deux des personnages les plus connus de la littérature mondiale et les mettent au goût du jour.
On triomphe de différentes manière, lors d'une guerre il y toujours des victimes, ce ne sont pas toujours celles auxquelles on s'attend.