Voici un magnifique film qui n'a pas pris une ride. Monique atteinte d'un cancer incurable retourne dans son village du Puy de Dôme pour y attendre la mort. Elle est entourée par son fils Philippe (Léotard, magnifique tout en retenue) et par son mari (Hubert Deschamps dont c'est l'un des très rares premiers rôles au cinéma) alcoolique et obsédé sexuel.
Nathalie Baye (l'épouse de Philippe ici) nous confie dans les suppléments que Pialat avait fait ouvrir le cercueil de sa propre mère et qu'il avait filmé cette scène qui finalement ne sera pas retenue au montage final !
Cela donne bien le ton du film. Pas morbide mais dur, implacable.
Au tout début du film nous assistons dans un très long plan séquence à un repas entre Philippe et sa mère. Ce plan-séquence filmé de face ( épatante photo crue de Nestor Almendros ) est déjà tout le cinéma présent et à venir de Pialat. Pialat laisse la bride sur le cou à ses acteurs et la caméra tourne souvent pour capter quelque chose que l'on n'attend pas.
Admirable.