Ce long-métrage, issu des studios Pixar, est à l’image même de la maison. Produit du souvenir, gardien du temps, la patte traditionnelle signant le dessin et le duo des protagonistes intergénérationnels délivrent avec simplicité ce qui fait le charme du film d’animation : petits et grands se laissent séduire, s’émerveillent face aux mêmes images, partageant par la magie qui en émane, un moment de communion, le partage d’un même rêve, d’une même aventure. L’exploration, la découverte, le frisson de l’aventure sont les joyaux de la quête d’Ellie et Carl Fredricksen, deux explorateurs en herbe. Ces deux compères se passent volontiers de mots, d’usages et de règles, pour nouer une proximité par la narration des images. La linéarité du récit conte la conquête d’un bonheur amoureux, d’une vie dépouillée d’artifices, comme une ode à l’aérien. Le film n’épargne cependant pas le spectateur de scènes tragiques, servant par un déroulement horizontal de points de passage entre deux moments d’éclats. L’aventure des Fredricksen est semé d’embûches, empruntant cette caractéristique à ces livres d’enfant, mais ici la récompense ne s’illustre pas par le fier trophée de chasse. La survie de l’amour, le partage, est source d’aventure, mais également sa finalité.