Rien ne semble en mesure d'arrêter Pixar. La décennie 2000-2010 a été celle de leur apogée créative. Et c'est bien là que se trouve la formule magique : elle se renouvelle à chaque film. Tous ont leur concept, et tous ont contribué à grossir les rangs des plus grandes figures de l'animation. Buzz et Woody, Bob et Sully, Eve et Wall-E,...Il y en a tellement, faîtes votre choix. Chacun aura ses préférences, mais tous auront leur place. Carl y compris. Là-haut rompt la tradition des personnages "spéciaux" avec lui, un humain tout ce qu'il y a de plus ordinaire...
À ceci près que Carl est un vieux monsieur au crépuscule de sa vie. Oui, Pixar restant Pixar, il subvertit ses propres codes en continuant de casser la routine. C'est donc un retraité bougon et veuf qui sera la nouvelle figure de proue d'une aventure aussi rocambolesque que mélancolique. Une fois encore, la force de la nouvelle création ne se situe pas tant dans son héros inhabituel que dans ses choix narratifs.
Inversant le schéma traditionnel, le film commence par une séquence de dix minutes qui vous colle les larmes les yeux et se termine avec un épilogue qui vous laisse un sourire jusqu'aux oreilles. Entre les deux, le film n'aura de cesse de passer de la comédie à la mélancolie avec un sens du spectacle et de l'intimiste proprement terrassant (accompagné par de magnifiques composition de Michael Giacchino).
Une mine d'idées aussi saugrenues que profondément humaines, et la volonté de parler à tous. Un leitmotiv qui sied peut être encore plus à Là-Haut, tandis qu'il regarde le temps qui passe. Ce qu'il emporte avec lui et ce qu'il laisse. Ce qu'on peut choisir d'en faire ou ce qu'on peut transmettre. Tant de petites choses qui font le plus grand bien, surtout que Pixar les sublime comme peu de films. Avec Là-Haut, le studio d'animation met la barre si haut que j'en ai le vertige.