(J’utilise pas la balise spoil, mais je spoil quand même. Vous voilà prévenus)
Là-haut est un film qui ne m’a jamais attiré. Bien que ce soit un Pixar, bien qu’il ait acquis tout de même une sacrée réputation.
L’histoire d’un petit vieux qui s’envole avec sa maison, ça ne me disait rien, surtout que de ce que j’avais vu, l’animation ne me tentait pas plus que ça.
Pourtant, le film démarre par cinq-dix premières minutes parfaites. Mais vraiment. Du coup, l’attachement au personnage de Carl a été immédiat, et fait passer de la compassion pour ce vieil homme qui aurait pu sembler détestable.
Et là où certains se sont arrêtés à cette introduction (car il s’agit bien d’une introduction), j’ai totalement été emporté par cette histoire, certes simple, mais terriblement efficace, et surtout portée par des personnages extrêmement réussis.
Que ce soit donc Carl le vieux grincheux au cœur tendre, Russel le jeune scout balourd mais plein de bonne volonté, Doug le chien un peu simplet mais sympa comme tout ou même Kevin (!) l’oiseau, toute cette petite troupe est vraiment sympathique, drôle aussi (tous les personnages le sont d’ailleurs, ce qui permet un humour très varié) et cela permet de passer le cap de l’apparente simplicité du scénario.
(D’ailleurs, j’ai lu que beaucoup critiquaient le choix d’humaniser quasi-complètement les chiens -ils parlent, ils font à manger, ils conduisent des avions…-. Cela ne m’a pas dérangé, j’ai même trouvé ça plutôt sympa et assez drôle.)
Car derrière ce scénario « basique », le filme aborde des thématiques difficiles, notamment à propos de la mort et du deuil. C’est ce que beaucoup de gens ont apprécié dans le début de ce film, qui voit la vie et la mort d’Ellie, la femme de Carl. C’est un choix assez osé, surtout pour un film d’animation, mais qui se tient complètement au vu du film entier. Tout le film permet de suivre le lent deuil de Carl, de sa période de profonde tristesse à l’acceptation finale de celui-ci. Son attachement à sa maison, qui représente pour lui l’esprit d’Ellie, ainsi qu’aux objets qui ont eu un rôle dans la vie de sa femme est touchant car naturel.
Et finalement, quoi de plus beau que de sortir de sa solitude pour aider quelqu’un d’autre à sortir de la sienne ? (Russel en l’occurrence, qui souffre de l’absence de son père).
Et puis sérieusement, une blague comme ça dans un film « pour enfants » :
Un écureuil monte dans un arbre et dit : « J’ai oublié de stocker mes
noisettes pour l’hiver et maintenant je suis mort » Haha ! C’est drôle
parce que l’écureuil est mort.
Franchement, moi je dis oui.