Parmi la ribambelle de films Pixar oscarisés, il en était un qu’il me fallait encore découvrir (en exceptant Rebelle), à savoir l’encensé Là-Haut ; du haut de ses dix récompenses, difficile de ne pas être inspiré par cette œuvre d’apparence loufoque, celle-ci nous contant l’aventure d’un vieux vendeur de ballons en maison volante vers l’Amérique du Sud... rien que ça !
Pour autant, la force du long-métrage ne se résume pas à ce même périple, dans la mesure où celui-ci s’avère sympathique mais pas forcément transcendant ; car là où Là-Haut fait mouche, c’est au travers de l’émotion qu’il distille avec un savant mélange, fort d’une BO touchante et avant tout d’une introduction ne lésinant pas sur le poignant : l’histoire commune de Carl et Ellie allie en effet une justesse de traitement (ni plus ni moins parfaite) à un potentiel bouleversant indéniable, au point de vous arracher une larme d’entrée de jeu.
Dès lors, face à une telle mise en bouche, on aurait pu craindre une utilisation abusive d’une telle tension dramatique, mais en bon Pixar Là-Haut n’en fit heureusement rien en nous propulsant au cœur du fameux voyage en question : le ton s’allège, l’humour prend ses quartiers (sans pour autant donner au film un caractère comique incontournable) et des péripéties pour le moins plaisantes s’enchaînent, portées par une brochette de protagonistes amusants.
Et bien que l’intrigue perde en intensité au profit de tribulations hautes en couleur, les diverses interactions liant Russel et le décidément attachant Carl maintiennent de bout en long le caractère réfléchi de Là-Haut, comme peut en attester un dénouement certes attendu mais dans la droite lignée du propos attendrissant délivré.
Ceci étant dit, le long-métrage réserve de bonnes trouvailles et surprises, fort d’une bande de chiens improbables et d’un oiseau grandement loufoque, de quoi ne pas bouder notre plaisir ; l’animation est quant à elle irréprochable, excellente même, mais venant de Pixar rien de bien surprenant.
Bref, Là-Haut nous fait un étalage de bons sentiments sans trop en faire (heureusement), et se révèle être un divertissement familial pas forcément aussi léger qu’il n’y paraît ; un très bon film d’animation en somme, mais clairement pas le meilleur Pixar de mon point de vue.