Sale, crasseux, violent, pessimiste, désespéré, crépusculaire, ce film est un chef d'oeuvre. Oubliez le cow boy défenseur de la veuve et de l'orphelin, ici vous ne trouverez que des beaux salops.
"J’ai fait ce film […] parce que j’étais très en colère contre toute une mythologie hollywoodienne, contre une certaine manière de présenter les hors-la-loi, les criminels, contre un romantisme de la violence […] C’est un film sur la mauvaise conscience de l’Amérique".
Et le moins que l'on puisse dire c'est que c'est réussi. Un déchaînement de violence faisant de nombreuses victimes innocentes (femmes, enfants....pas très politiquement correct pour l'époque). Des personnages ayant tous du sang sur les mains et peu dérangés par leur conscience, un chef de bande vieux et usé (Robert Ryan) incapable de protéger les siens et causant leur perte. Des héros peu fréquentables façon William Munny (Clint Eastwood dans "Impitoyable"). Un film où même les enfants semblent avoir perdu leur innocence.
Mais également un film sur la mort du western. Le progrès fait son apparition à travers l'automobile et la mitrailleuse. Ainsi, Pykes (William Holden) tel le Jack Beauregard de "Mon nom est personne" comprend que le monde qui s'annonce n'est pas pour lui et il prend également conscience que le temps de la rédemption est enfin arrivé.
Et là, un de mes plus grands moment de cinéma. Pykes se rhabille, observe la pute et son enfant, et à son regard on comprend qu'il se rend compte de la vacuité de sa vie. Il rejoint les autres, un simple "Let's go" suffit pour les deux frangins, un simple regard pour Dutch (génial Ernest Borgnine) qui donne pour simple réponse un sourire éclatant, et voilà les quatre hommes s'avançant tranquillement et sereinement au milieu des soldats du Général mexicain à la rencontre de leur destin qui ne peut être que la mort. Sublime......
Bref, un western incompris à l'époque et depuis devenu un incontournable du genre. A voir et revoir.