Les Douze Salauds partent
Auteurs d'un braquage raté à San Rafael, ville imaginaire du Texas, une demi-douzaine de voleurs en route pour le Mexique sont traqués par une demi-douzaine de chasseurs de primes.
Pour nous narrer les aventures de son "Wild Bunch", Peckinpah ancre son histoire en pleine révolution mexicaine. Il rythme le récit grâce à un montage nerveux qu’il contraste avec nombre de ralentis, surtout lors de fusillades dantesques et sanglantes, durant lesquelles personne n'est épargné. Le duo Ryan/Holden en impose, le face à face entre Deke Thornton et Pike Bishop est savoureux. Si Ryan multiplie les ruses pour tenter d'attraper la horde et ne passe clairement pas pour un burrito, l'affaire est loin d'être pliée comme un vulgaire taco, car Robert aura maille à partir avec un Holden pas sot. Y'a pas à tortilla là-dessus.
Le toujours sympathique, et salopard à plus d'un titre Ernest Borgnine répond présent. Toujours solide, et fidèle second de Pike, les deux hommes nous gratifieront de quelques-uns des plus beaux dialogues du film. Le reste de la distribution s'en sort très bien, mais peine à exister face au charisme des trois mastodontes susnommés. La bande son est tout à fait dans le ton, et procure une grande intensité à l'ensemble, ponctuant cette déferlante de violence, omniprésente jusqu'au final, apocalyptique comme l'on peut s'y attendre. Le massacre de Fort Mapache, version Peckinpah.
Cette histoire au pessimisme latent, qui s’étale dans l’espace et le temps, aurait pu se régler en une matinée sur le territoire américain, sans verser le sang, autour d'une table. Mais j'en conviens volontiers, "The Wild Brunch" n’aurait pas eu la même saveur.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.