J’aime bien Noël.
Pas parce qu’on peut se gaver de foie gras.
Pas parce qu’on reçoit la visite de l’arrière cousin que t’as jamais vu de ta vie.
Pas parce que tu vas recevoir plein de cadeaux (quoique je l’attends pas mal ce coffret Blu-ray Hitchcock)
Mais surtout parce qu’on a le droit aux chaines ciné gratuites pendant 2 semaines, yeah. C’est donc l’occasion de se mater du John Wayne au coin du feu avec le daron.
Ou tout simplement de se mater ce putain de film qu’est la Horde Sauvage, là on est loin de Rio Bravo avec le Shérif américain équivalent des superhéros Marvel de l’époque, ou le Il était une fois dans l’Ouest avec des mecs qui se regardent pendant 15 jours dans les yeux avant de se dégommer.
Ici c’est du sauvage, du nerveux, du crados, du dégueu, du qui crache des gros molards, du qui tâche et qui schlingue la sueur. L’autre western de Peckinpah que j’avais adoré avait une touche plus mélancolique accompagné de l’harmonica de Dylan.
Ici c’est la fatalité de l’ouest sauvage qui règne, et la musique c’est les fusillades qui n’épargnent personne. Chacun essaie de gagner sa petite crôute, c’est pour ça que Pike et sa petite bande vont essayer de faire un petit casse, malheureusement ça va mal se passer, et son ancien acolyte Thornton va se faire à sa poursuite à travers le Mexique. Là-bas, ces joyeux drilles vont devoir bosser pour le général Mapache pour pouvoir arrondir leur fin de mois, en attaquant un train. Cette séquence de l’attaque du train est juste grandiose, avec pour seul bruit le son de la locomotive qui crache sa fumée sur les bords du Rio Grande. Une des très grandes scènes de ce chef d’œuvre.
Parce qu’il y en a plein, le braquage de départ, et surtout cette fusillade finale. Une véritable boucherie, nos 4 acolytes face à la garde rapproché de Mapache, ça tire dans tout les sens, les pauvres conchitas qui traînaient dans le coin ont pas le temps de lever leur robe qu’elles sont déjà tachés de sang, et les petits gamins, à 8 ans déjà avec leurs fusils et dans la batailles. On est très loin de la bonne morale des ricains, ici c’est chacun pour soi, chacun essaie de survivre. Ça saigne de partout, j’imagine pas le nombre de cochenilles qu’ils ont du tué pour avoir tout ce colorant rouge.
Peckinpah fait des merveilles à la réal avec ses zooms sur ces sales gueules, et ce montage qui accentue encore plus le côté sauvage, tout en nous laissant des moments de répit sous le sombrero, sinon on finirait comme un scorpion dans un nid de fourmi rouges. Et que dire des acteurs, Holden et son charisme de malade, Ryan et son charisme oufissime, Borgnine et son bedon de dingue, même Warren Oates qui reste un peu en retrait est super charismatique. Les mecs ont la gueule de l’emploi, on a l’impression qu’ils sont nés pour ce rôle.
Peckinpah donne un gros coup dans la tronche du western, et nous livre une œuvre pessimiste, violente et sanglante, et surtout un gros chef d’œuvre.