Un temps pour vivre, un temps pour mourir
"La horde sauvage" marque la fin de l'Ouest sauvage. Une époque s'achève. Mais Sam Peckinpah va bien au-delà de ce simple constat, il brise le mythe du western romantique. L'Ouest est violent, sordide, impitoyable.
Les héros sont à l'image de cette société. Ils sont sans foi ni loi, brutaux, jouisseurs et ne vivent que dans le présent, mais humains contrairement aux tenants de l'ordre et de la loi.
Au-delà encore de l'Ouest, Peckinpah met l'humanité sur la sellette. C'est un triste constat, car il n'y a pas d'innocent. Tous sont violents, cupides, égoïstes, serviles ou sadiques. Les femmes n'ont rien à envier aux hommes. Les enfants apprennent à reproduire les fautes de leurs ainés. Tous sont coupables.
Les héros ont progressivement compris qu'ils étaient les survivants d'un monde qui meurt, qu'ils n'ont pas d'avenir. Lorsque Pike, après avoir regardé la pute et son gosse, lui donne tout l'or qu'il a sur lui, nous comprenons aussi qu'il a pris la décision de finir en beauté avec une noblesse qui rachète (l'humanité?). Les autres sont prêts aussi et l'accord se fait avec une sobriété tranchante qui marque le film.
Un film d'une grande force qui restera un des chef d'œuvre du western.