Alors que Michael, un milliardaire américain, est bien mal embarqué dans un magasin niçois lorsqu'il ne désire acheter que le haut d'un pyjama, il va être aidé par Nicole qui va prendre uniquement le bas... et c'est là que commence une nouvelle aventure pour eux deux !
Dès cette fantastique ouverture, Ernst Lubitsch donne le ton et signe là une comédie aussi charmante que drôle et qui ne faiblit jamais, bien au contraire. L'humour marche à merveille et ce notamment grâce à la très belle qualité d'écriture (scénario signé Billy Wilder et Charles Brackett) que ce soit dans les personnages, le déroulement de l'intrigue, les diverses situations dans lesquels vont être mis les protagonistes mais surtout les dialogues, où les jeux de mots et diverses répliques fusent sans répit et c'est un véritable régal !
Lubitsch manie les thèmes du mariage, divorce et remariage avec légèreté, subtilité et humour. Il met en avant ce milliardaire blasé mais attachant, déjà sept fois marié et dont le porte-monnaie peut être un argument de séduction face à cette maligne, belle mais ruinée française qui ne cessera de jouer avec lui et de lui faire comprendre ce qu'est l'amour, sans non plus oublier les seconds rôles. Un duo qui marche à merveille, notamment grâce à leur écriture et l'osmose du duo Gary Cooper/Claudette Colbert. Mais un duo symbolisant le pouvoir de l'argent face à celui de l'amour, un véritable amour que Nicole mettra en avant bien souvent au détriment de Michael.
Et puis, que c'est élégant ! Très belle et minutieuse mise en scène de Lubitsch pour une oeuvre d'un charme fou et qui dévoile tout le talent de son metteur en scène pour, entre autres, manier différents humours allant du burlesque aux répliques cinglantes en passant par la satire. L'ensemble est rythmé et vif et, en plus de la scène du pyjama, je ne compte plus le nombre d'idées brillantes allant de la machine à écrire aux mariages en passant par la baignoire.
Ernst Lubitsch signe avec La huitième femme de Barbe-Bleue une comédie aussi charmante que sophistiqué, subtile et marrante, où il démontre toute sa maîtrise et son savoir-faire derrière la caméra, s'appuyant notamment sur une grande qualité d'écriture et l'osmose entre ses interprètes... Brillant.