La meilleure défense est l'attaque
Louis quitte la mère de sa fille pour vivre son idylle avec Claudia. Sa fille Charlotte il l'aime. Elle l'adore plus que tout. Ils ont une relation forte. La jalousie est partout dans le film : la mère évidemment, Claudia jalouse d'angoisse de perdre Louis, Charlotte que son père aime quelqu'un plus qu'elle (Claudia, son père..) et enfin Louis. Mais à la fin seulement, car lui est sûr de ses sentiments, de son choix de vie. La précarité de leur situation (lui acteur, elle aussi mais sans emploi depuis des années) ne l'embête pas tant qu'il a celle qu'il aime près de lui. Elle, le vit plus difficilement. Elle en a marre d'être fauchée, de leur appartement minable, de ne rien faire de ses journées. L'oisiveté est mère de tous les vices. Elle ne mettra pas longtemps pour s'y vautré. Ce n'est pas tant qu'elle ne l'aime plus, c'est plus compliqué que ça. Dans sa peur d'être seule, d'être larguée, elle prend les devants et quitte Louis, sans avoir pris soin de ménagé ses arrières. Louis, fou de jalousie, essaiera de mettre fin à sa vie. Échec cuisant. A son tour il prend les devants et la quitte, celle-ci n'ayant pas complètement fermé la porte à une possible réconciliation. Il reprendre sa vie là où il avait laissé au début du film, avec sa fille (j'aurai été elle j'aurai mal pris sa tentative de suicide mais bon..).
Le film atteint un degré d'épure quasi-parfait. L'hiver est là, les rues sont désertes, les murs de l'appartement vierges et le noir et blanc qui baigne le film somptueux. J'ai toujours du mal avec Ana Mouglagis dont la sobriété me semble plus être une limite de jeu, qu'un réel choix. Pour Louis Garrel c'est différent. Je ne doute pas une seule seconde qu'il ressente les choses. Son problème c'est qu'il n'arrive pas à les faire ressortir. Il est inexpressif. S'il parvenait à restituer les émotions qu'il ressent, il serait un bon acteur. Ceci dit son jeu apathique commence à m'amuser et à me le rendre sympathique.