Peter Webber, le réalisateur a décidé pour son premier film de s’approcher des mystères de la création. Ce film exprime très bien la relation qu’il y a entre peinture et cinéma. Dans le film nous comprenons très vite que la chambre noire inspire en grande partie le peintre. Le réalisateur a reconstitué l’ambiance présente dans toutes les peintures du Maître. En regardant «La jeune fille à la perle» on comprend très vite que ce n’est pas qu’un simple «portrait» du peintre mais un hommage remarquable, où il reprend les techniques utilisées des tableaux de Vermeer, pour rendre en mouvement la complexité des sentiments.
Peter Webber et Eduardo Serra, le directeur de la photographie ont analysé l’oeuvre de Vermeer, et l’ont reproduite au plus proche dans le film. Le réalisateur réutilise les contrastes élevés pratiqués par Johannes Vermeer, ainsi que la très grande profondeur de champ, les costumes et les décors d’époque qui sont bien évidemment utiles pour restituer l’action et ainsi retrouver l’atmosphère dans laquelle travaillait le peintre. Les scènes intérieures où l’ont peut voir les rayons du soleil sont identiques aux tableaux de Vermeer. Lumière souvent
unidirectionnelle, qui éclaire convenablement le modèle ou le sujet. La peau des femmes est lisse et contient très peu de détails, à la limite du flou...
La séquence où il marche au bord de l'eau exprime très bien le travail de Vermeer, elle permet de nous identifier au peintre, par la réutilisation de ses outils. Le réalisateur nous met à la place du peintre, ainsi la caméra est utilisée comme spectateur du «tableau», c’est le peintre qui est aux commandes de sa chambre noire. Cette séquence révèle un mystère de la création. On peut voir les effets de surexposition du ciel, les contrastes élevés, pas de point net laissant les visages dans un très léger flou gaussien pour que le travail de l’oeil soit le même que sur les tableaux.
Le réalisateur s’est rapproché au plus près des peintures, en nous racontant l’histoire du peintre mais aussi en nous dévoilant les secrets du célèbre Maître Johannes Vermeer. Il ne s’est pas contenté de les dévoiler par oral ou en nous montrant le procédé utilisé, mais en ré appliquant tous les outils du peintre qui
permettent une «migration» de la toile vers l’image cinématographique
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