La Joyeuse Parade est une comédie musicale réalisée par Walter Lang qui, deux ans plus tard, sera le réalisateur de Le Roi et moi.
Le film s'ouvre sur de nombreux numéros musicaux pour présenter la famille Donahue : les parents et les trois enfants. Le début est assez long, surtout que c'est le même numéro qui est répété plusieurs fois. Bien que cela soit intentionné, c'est trop redondant. Surtout qu'Ethel Merman, que j'apprécie beaucoup pourtant, crie plus qu'elle ne chante. C'est le trop méconnu Dan Dailey qui rattrape le tout avec son grand corps et son talent de danseur.
En fait ce sont surtout les autres numéros musicaux qui ont de l'intérêt parce que l'histoire en elle-même n'est pas franchement captivante. Il y a d'ailleurs un aspect dramatique que je n'ai pas compris. Pourquoi les parents font-ils un drame lorsque l'ainé leur annonce qu'il désire être prêtre. J'y ai vu une petite dénonciation du monde du spectacle dans lequel les parents décident parfois de l'avenir des enfants, et ce en les mettant sur scène dès l'enfance.
La distribution des enfants est assez intéressante. L'ainé est joué par Johnnie Ray, un pianiste, qui nous livre une très jolie scène avec un chant religieux très rythmé (If You Believe). Ensuite, la fille est jouée par l'extraordinaire Mitzi Gaynor, qui perfectionne tout : la danse, le chant et même son jeu d'actrice qui est bien supérieur par rapport au film Les Girls. Mais ce qui fait réellement plaisir, c'est de retrouver Donald O'Connor qui est encore meilleur que dans Chantons Sous La Pluie puisqu'il n'y a pas Gene Kelly pour lui faire de l'ombre. D'ailleurs O'Connor, qui excelle dans la comédie est encore meilleur à la danse. Il est souple, doux et acrobatique. De plus, j'aime ce couple atypique qu'il forme avec Marilyn Monroe. La scène de danse avec les statues qui dansent est onirique et très jolie.
Les décors sont eux aussi un atout. Les couleurs sont exotiques (Heat Wave) ou très nettes et brutes. Le BluRay vaut vraiment le coup. Mon numéro préféré reste Lazy pendant lequel Monroe, Gaynor et O'Connor livrent une excellente performance.
Ce qui est assez décevant, c'est que Monroe ne parvient pas à se détacher de sa fausse image de potiche (enfin c'est surtout les studios qui ne permettaient pas ce changement) On est bien loin de Bus Stop ou de Troublez moi ce soir. Mais elle reste une grande actrice, qui se démarque tout de même de certains grands noms de l'époque.
Le film se clôt sur There's no Business Like Show Business. Cette chanson est un peu la marque de fabrique des comédies musicales avec That's Entertainment. Par contre, je préfère largement la version de Annie Get Your Gun J'aime beaucoup la fin heureuse, même si les rancunes disparaissent trop vite. En effet, le plus jeune des films avait disparu sans prévenir personne, pareil pour le père.
Finalement c'est un bel hommage au vaudeville mais qui possède de nombreux déséquilibres dans le scénario. Je pense qu'il aurait peut-être raccourcir le début pour résoudre les problèmes familiaux à la fin.