Ce n'est pas le film le plus connu dans la filmo de Robert Redford, mais pourtant il vaut largement le détour. Passionné d'aviation et lui-même pilote, le réalisateur George Roy Hill reprochait aux productions sur les exploits aériens et aux films de guerre sur l'aviation de chasse pendant la Première guerre mondiale, de tromper le spectateur en utilisant les trucages traditionnels : acteurs filmés dans un cockpit attaché au sol en studio, avec du vent artificiel et des transparences qui défilent à l'arrière plan... certes il n'a pas tout à fait tort, même si certaines transparences étaient plus réussies que d'autres selon les budgets.
Pour ce film, le réalisateur a donc pris le parti de n'utiliser aucun trucage, et de ce fait aucune scène n'est filmée en studio avec des transparences ; l'idée qui plut à Redford qui collaborait pour la troisième fois avec Hill après Butch Cassidy & le Kid et L'Arnaque, l'encouragea même à accomplir l'exploit de marcher sur les ailes d'un avion en vol, il l'a peut-être fait, même si j'ai un petit doute, en tout cas, aucun acteur n'a été filmé en studio mais dans de vrais cockpits et en l'air, ce qui donne des prises de vues aériennes très authentiques et de de belles séquences d'action aériennes.
Le film est spectaculaire et très plaisant, en restituant de belle façon l'ambiance fièvreuse d'époque et l'état d'esprit de ces casse-cou grâce à une bonne reconstitution de l'aviation des années 20, malgré un scénario peu rigoureux mais au bon déroulement. C'est aussi une évocation intéressante et nostalgique du temps des héros, ces aigles, rattrapés par leur temps où ils n'ont plus leur place. Le casting entourant la vedette Redford est bon, avec des gars comme Bo Svenson, Geoffrey Lewis, Bo Brundin, et la toute mignonnette Susan Sarandon.