Tout comme William Wellman, George Roy Hill fut un passionné d'aviation, et, tout comme Escadrille Lafayette pour le premier, a voulu faire à tout prix son film avec des avions. Ce qu'il arrivera à faire facilement après le carton de L'arnaque et la présence de Robert Redford.
Celui-ci joue un pilote d'avion, juste après la Grande Guerre où, frustré de ne pas y avoir participé, s'invente un passé héroïque auprès des badauds venus l'applaudir à la suite de ses cascades aériennes. Manque de pot, le pilote contre qui Redford s'est prétendument battu refait surface...
On voit très bien le plaisir qu'a eu le réalisateur à filmer ces ballets aériens, à base de tonneaux et de loopings, et on assiste à ça en tant que spectateur de manière émerveillée, car s'il y a bien quelque chose qu'on ressent physiquement, c'est le vertige.
Pour moi qui y suis vraiment sensible, il y a plus d'une fois où mes mains sont devenues moites en voyant un de ces vieux coucous décoller, et ensuite voir le sol à plusieurs centaines de mètres de hauteur. Plus d'une fois, j'ai failli fermer les yeux, c'est dire...
Et il y a tout de même le plaisir de voir Robert Redford, qui illumine le film de sa blondeur, mais, tout comme les avions, Roy Hill aime le filmer sous toutes ses coutures, éclipsant quelque peu Bo Svenson, et les jeunes Margot Kidder ainsi que Susan Sarandon, cette dernière aura d'ailleurs un destin tragique...
L'histoire est au fond celle d'un mythomane qui s'invente un passé pour rester quelqu'un aux yeux des autres, mais la fin du film, qui est un tournage d'un film avec des scènes de vol, va lui permettre de solder ses comptes, pour une dernière image vraiment poignante...
Tout comme Redford, nous avons là un film attachant, et qui met un point d'honneur à proposer de véritables scènes aériennes, pour la plus grande joie de George Roy Hill. D'ailleurs, il considérera La kermesse des aigles comme son film favori.