Conscient du rôle peu flatteur qu'il fait tenir aux habitants flamands face à l'occupant espangnol, jacques Feyder se défend, en exergue du film, de donner la moindre signification historique à sa comédie, laquelle n'est même pas un fantaisie historique dans la mesure où elle ne s'appuie sur aucun fait avéré.
La comédie est une farce, volontiers satirique, qui se fonde, esthétiquement, sur l'art flamand et qui puise, dans les Flandres du 17ème siècle, de quoi nourrir une caricature de l'occupé et de la veulerie. Ainsi les hommes sont couards et les femmes couchent avec l'occupant (comment le leur reprocher au regard de la médiocrité de leurs époux?).
C'est l'arrivée d'un seigneur espagnol qui met la ville en émoi. Les notables, pourtant si bravaches, se cachent et
le bourgmestre fait le mort,
au sens propre, laissant les femmes accueillir les hôtes indésirables.
Feyder met en scène une amusante galerie de personnages, où le grotesque (le bourgmestre joué par Alerme) côtoie l'ironie (le chapelain inquisiteur interprété par Jouvet). Simple jeu de massacre ou satire du genre humain, la comédie est d'autant plus estimable qu'elle se décline dans une élégante et artistique reconstitution d'époque.