Il serait peu de dire que La La Land était un film attendu, Damien Chazelle, après nous avoir tous impressionné avec Whiplash, reviens avec un film tout aussi bon, voir même encore meilleur et montre que sa domination en 2014 n'est pas qu'un coup de chance.
Comme pour Whiplash, pas besoin d'aimer le Jazz, d'aimer la musique et la danse pour apprécier le film, et c'est là l'énorme point fort du réalisateur, il arrive à nous faire rêver avec un sujet qui, à la base, n'intéresse pas forcement tout le monde.
Tout son talent se retrouve surtout dans la mise en scène et notamment la première séquence du film, sur l'autoroute en plein bouchon avec une chorégraphie incroyablement maîtrisée et dansante non seulement pour les personnages mais surtout pour le spectateur qui ne peut s'empêcher de swinger du pied tant cette introduction est entraînante et donne le ton au reste du métrage. Accompagné par ce plan séquence magnifique et fluide, plans séquences, qui, justement ont été critiqués par pas mal de personnes, car il est vrai qu'ils deviennent de plus en plus populaire, depuis Birdman notamment, mais je trouve ça injuste d'attaquer le film de ce côté, on ne peut pas empêcher un réalisateur de faire ce qu'il aime sous prétexte que beaucoup l'on déjà fait, et encore plus quand son utilisation est aussi utile, car filmer sans coupure aura permis de garder la fluidité des mouvements et des chorégraphies, en dehors de celle-ci, Damien Chazelle utilise sans soucis les plans fixe et les coupures, le plan séquence n'est donc pas ici une obligation, mais juste un effet de mise en scène bien dosé.
On retrouve également quelques "gimmick" déjà présent dans Whiplash, notamment les mouvements de caméra très brusque et précis pour passer d'un personnage à un autre, qui sont originaux et très agréable à voir.
Pour le reste, l'histoire reste très classique, pas de surprise sur ce côté-là, mais avec tout de même quelques messages importants sur la poursuite de ses rêves en contraste avec le besoin de gagner sa vie, quitte à délaisser ce que l'on aime, c'est très convenu dit comme ça mais c'est fait de façon très simple sans jamais dépasser la limite du film moralisateur ou nian-nian.
Ryan Gosling et Emma Stone jouent parfaitement leurs rôles, des personnages "comme tout le monde" et loin des clichés, Mia n'est pas la parfaite comédienne qui réussit à chaque fois, Sébastien prend des décisions en contradiction avec l'archétype de ce genre de personnage, ont peu alors retrouvé un véritable background chez chacun d'entre eux, de manière très subtile.
Donc voilà, La La Land est clairement le film pour démarrer 2017 (en France en tout cas…), un film qui sent la passion et l'amour du cinéma, sans jamais être prétentieux et d'une justesse de plus en plus rare.