8.5: Les quatre saisons
Une autoroute californienne, un trafic dense et des auto-radios aux rythmes variés: Mya et Sebastian se retrouvent côte à côte. Elle, rêvant d'une carrière d'actrice mais ne réussissant aucun casting, lui, pianiste virtuose, d'ouvrir son propre club de jazz mais manquant de liquidités: rien ne prédestinait leur rencontre n'aimant pas l'univers de l'autre. Et pourtant Cupidon va déployer ses ailes.
Après le "coup de fouet" de la fin 2014, le retour de Damien Chazelle provoquait de grandes attentes et la bande-annonce nous dirigeait vers une continuité musicale. C'est exactement le cas. La séquence d'ouverture somptueuse nous ramène vers les années 60 et propose un voyage intertemporel de toute beauté.
Puis les saisons défilent avec leur lot de surprises (notamment une superbe séquence de casting qui sera sans doute l'une des scènes de l'année) mais avec aussi quelques longueurs (rares néanmoins). Du coup, l'on aurait tendance à attendre cette étincelle qui ferait de Lala Land un film inoubliable.
Et sans être aussi marquante que le final de Whiplash, cette lueur survient durant les vingt dernières minutes, illustration musicale des destins croisés, avec une chorégraphie magnifique (et des arrangements virtuoses d'Horowitz, le complice de Whiplash). Du coup, la prouesse du film n'est pas émotionnelle, mais artistique : les décors et costumes, ainsi que le montage sont de toute beauté; Emma Stone est exceptionnelle et Ryan Gosling dégage un charisme qui va rappeler un célèbre acteur trop vite disparu et dont un hommage à l'une de ses scènes cultes constitue un autre instant fort du film.
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