Difficile de dissocier 'La La Land' de sa couverture médiatique : plébiscité par les médias et triomphe absolu aux Golden Globes, la comédie musicale surfe sur la vague qu'elle a cherché à provoquer.
Alors que 'Whiplash' aurait pu ne gagner qu'un succès confidentiel, le réalisateur Damien Chazelle est cette fois-ci parti à la conquête de Hollywood avec l'artillerie lourde. Une comédie musicale pour raviver la flamme nostalgique des cinéphiles, une critique légère de la machine à rêve de Los Angeles pour s'adresser directement aux jurys, et un casting bankable qui a déjà fait ses preuves pour attirer les foules : 'La La Land' est déjà oscarisé sur le papier. Même la vision fédératrice du jazz semble plus chercher l'approbation qu'à transmettre une passion.
Pourtant, les fautes du film crèvent les yeux. La mise en scène est tape-à-l'oeil (le plan séquence d'introduction) alors que les jeux de lumières sont d'un ennui scolaires (éternel spot blanc sur le pianiste). Emma Stone et Ryan Gosling font du mieux qu'ils peuvent, mais ils ne sont ni chanteurs, ni danseurs (leur premier duo est carrément faible). Enfin, la bande-originale rabâche le même thème jusqu'à l'épuisement.
Pour autant, le visionnage n'est pas tout à fait déplaisant. Le récit fonctionne bien, notamment grâce certains passages émotionnellement fort : la première dispute qui fait enfin décoller le propos et évidemment la séquence finale à l'imagerie libérée. Dommage que le film n'approfondisse pas plus le drame de l'artiste au lieu de baigner dans une atmosphère légère, certes plaisante, mais peu enrichissante.
Petit plaisir coupable, Ryan Gosling à contre-emploi en claviériste ridicule pour un groupe de rock lambda.
Une comédie musicale taillée pour les récompenses.