C'est très difficile pour moi de parler de La La Land, même après plus de 10 visionnages. Je l'aime si profondément, si intensément que toute tentative d'écriture à son propos me paraît minimiser sa force et son impact. Je vais tout de même essayer, pour une fois.


Second long-métrage de Damien Chazelle, après l'excellent Whiplash, La La Land a eu l'effet d'un raz-de-marée émotionnel sur moi, et parvient à recréer cet effet à chaque fois que je lance le DVD. Dès ses premières notes, ses premières images, je suis à nouveau dedans, je sais. Je sais que les deux prochaines heures seront un pur bonheur.


Cela commence avec une scène d'ouverture à la fois divine et nécessaire, à travers laquelle Chazelle annonce la couleur et montre l'étendue de son talent de metteur en scène. Au-delà d'être une prouesse technique absolument dingue, c'est une scène qui nous emporte immédiatement dans l'univers dans lequel Chazelle veut nous faire entrer. Another day of Sun parle de cinéma, de Technicolor, de rêves à atteindre, et c'est tout ce dont il sera question dans le film qui est à la fois un formidable hommage au cinéma (notamment aux comédies musicales technicolor) et un sublime discours sur le rêve.


Plus encore, La La Land est pour Chazelle ce que Mia et Sebastian visent dans le film : un rêve.


Après cette entrée en matière folle, le récit peut démarrer, et quel récit... Celui d'une rencontre fondamentale entre deux âmes, deux artistes, qui s'aideront l'un et l'autre à atteindre leurs rêves respectifs. A travers ce couple, Chazelle traite de l'amour, du rêve et de l'art, d'un mariage impossible entre l'amour et des rêves respectifs de Seb et Mia. Il va mettre en scène cette impasse avec une formidable utilisation des couleurs, traduisant les états d'esprit de chacun.


Joie, déchirement, espoir, déception et jubilation s'enchaîne dans un torrent d'émotions. Des émotions portées à la fois par la réalisation et le montage géniaux de Chazelle et par la composition inoubliable de Hurwitz (composition dont le son de chaque note peut me replonger immédiatement dans l'ambiance du film et me donner envie de le revoir...).


La fin, divine, nous montre, à travers la séquence de l'Epilogue, une autre issus possible dans laquelle Mia et Seb parviennent à concilier leurs ambitions individuelles et leur amour commun. Une issus possible mais improbable comme le montre la mise en scène de Chazelle. Au cours de cette séquence magnifique, on retrace le parcours des deux personnages, dans des décors à l'aspect factice, artificiel, façon de nous montrer que cette réalité n'est qu'un pur fantasme pour le spectateur. Puis de conclure avec un échange de regards qui dit tout, qui met un point final à cette belle histoire et nous rappelle que, même s'ils n'ont pas fini ensemble, leur rencontre aura changé leur vie en bien.


Voilà mes quelques mots sur La La Land. Imprécis, incomplets, mais sincères et emplis d'amour. J'ai l'impression de réduire la portée du film sur moi mais j'aurai au moins essayé de poser mon ressenti.

valp

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