I'm a tongue, what would you have me do ?
Une des raisons pour lesquelles j'ai revu Le retour des morts-vivants 3 hier, outre le fait que le DVD traînait sur mon bureau depuis un moment, c'est que, en rapport à ce film, j'avais cherché un site qui parlerait un peu de Mindy Clarke, trop peu présente au cinéma selon moi, et que j'étais tombé sur ce lien où l'on parle de Killer tongue, que je connaissais déjà sans avoir envisagé le voir un jour :
http://www.ed-wood.net/mindy_clarke.htm
Mindy Clarke, Robert Englund, langue alien, ... ça m'a intéressé, en fin de compte. Et je ne l'ai su qu'après, mais il y a Doug Bradley aussi, que je n'ai pas reconnu sans son maquillage de Pinhead.
J'ai revu ROTLD 3 pour que le plaisir de retrouver Mindy dans Killer tongue/La lengua asesina soit d'autant plus grand.
Le film est espagnol, produit par la branche locale de Canal+, mais est clairement sous influence de la culture US. Il y a un compromis trouvé de par le fait que l'histoire se déroule au Nouveau Mexique, mais le casting est américain, les protagonistes parlent anglais, et le couple de personnages principaux nous apparaît d'abord dans des accoutrements faisant penser à une liaison entre un Elvis et une Lolita bis, qui se la jouent "Natural born killers".
La lengua asesina affiche, dès le premier plan, un parti pris esthétique et un ton qui se rejoignent tous deux par leur aspect décalé. La lumière fait penser à du giallo à la Argento ; dommage qu'on ne retrouve pas du tout ça par la suite.
Je voyais en ce film un bon potentiel, mais il m'est vite apparu que je n'allais pas partager le délire du réalisateur.
J'ai compris que ça allait en faire des caisses rien que par ce mouvement de langue de Mindy Clarke, abusif, signe que ça va cabotiner et aller trop loin, pour franchir les limites de mon sens de l'humour. Bientôt, voilà que l'héroïne, devenue nonne, manifeste sa joie en se balançant à un Jésus en papier mâché accroché au plafond...
Suivent des blagues pipi-caca, et débarque un personnage hyper lourd qui gueule sur une nonne muette pour l'interroger avant de sucer une pompe à essence. Non seulement le personnage accumule les conneries du genre, mais il le fait en gueulant constamment, et j'ai vite eu envie de le puncher pour qu'il se taise tout simplement.
Enfin, je ne pense pas que ce soit juste l'acteur qui part en roue libre, mais que ça correspond au délire du réalisateur, qui a probablement donné aux acteurs des instructions pour qu'ils jouent ainsi. Même Robert Englund surjoue, et malheureusement pour lui il se voit attribuer un rôle de chef de prison (qui se prend pour Mitchum dans La nuit du chasseur) qui n'est qu'expressions colériques et répliques emplies de "fuck".
Il y avait de quoi faire un film fun, il y a quelques idées amusantes : la station essence gardée par des nonnes, l'héroïne qui se bat contre sa langue et qui finit plus tard par "coucher" avec, ... Nan en fait je me rends compte que les bonnes idées sont très rares, il y en a aussi de très mauvaises comme les chiens qui se transforment en caricatures type "La cage aux folles", mais même ce qui aurait pu être drôle se retrouve à l'image à être beaucoup trop mou.
Pleins de fois, on s'attarde sur un élément qui, certes, pourrait être délirant, mais dont le potentiel comique est saboté par un manque de dynamisme. J'ai cru à un regain d'énergie quand on s'attend à un massacre perpétré par la langue sur des prisonniers, mais après avoir éclaté la tête de quelqu'un, elle reste bloquée sur l'entrejambe de quelqu'un, trop longtemps comme je le disais, ce qui casse le trip. Et puis je m'attendais à plus que ça, le film, malgré son pitch, n'est décidément pas over the top, et c'est ça qui lui manque.
J'ai pas trop aimé non plus le choix de faire que l'héroïne devienne la méchante, tandis que le rôle du gentil est attribué à son petit ami qui la trompe. Comment il ose tromper Julie Walker, ce salaud ?!
J'ose aussi dire que le film manque de logique. Je comprends pas trop le principe de la prison en plein air, dans le désert, où les prisonniers n'ont pas de menottes. Et je sais pas comment des prisonniers ont pu saboter les toilettes du directeur en mettant en place un dispositif usant d'une grue énorme à côté, sans qu'un garde ne remarque quoi que ce soit.
Les effets spéciaux vont du correct au médiocre, et il y a quelques effets vidéos bizarres et moches.
La BO, sous influence espagnole, comporte beaucoup trop de ces chansons de mariachis, qui ne sont pas vraiment ce que j'aime écouter en général. Un groupe nommé "Fangoria" (aucun rapport avec le magazine je pense) s'occupe des musiques, et celle du générique du début est pas mal, mais pour le reste c'est mauvais. Le côté répétitif de certaines musiques peut même participer à cette impression de mollesse lors de certaines scènes où il y a de l'action.
J'ai fini le film en sautant des passages, car ça commençait à me saouler.
Je crois que même Mindy Clarke en tenue de latex noir, ça n'est pas une raison suffisante pour voir ce film. En plus, pour moi son personnage est sous-exploité : elle a une tenue de dominatrice et une langue incontrôlable, mais dans aucune scène la tension sexuelle que l'on peut en tirer n'est utilisée ! J'imaginais une créature hybride qui utilise le sexe comme appât pour apporter la mort, ç'aurait été plus intéressant.