Première déception dans ma découverte de la filmographie de Jane Campion, et pourtant c’est le film en qui j’avais le plus envie de croire, du haut de ses multiples récompenses (entre autres, deux prix à Cannes, trois aux Oscars). Cependant, malgré une mise en scène qui met bien en valeur les splendides paysages néozélandais et une bande original traduisant la mélancolie de Ada, je suis vraiment passé à côté du film pour plusieurs raisons.
La première est que je ne crois pas à la relation entre Ada et Baines. Comment, en partant d’un chantage sexuel, le personnage féminin pourrait-il éprouver quelconque attirance pour l’homme ? L’impression qu’il en ressort est que certaines scènes seraient manquantes, qui permettraient d’expliquer en profondeur ce qui lie les deux personnages.
Également, le personnage d’Ada m’est antipathique au possible. Il m’a été impossible de m’attacher à elle, tant son comportement m’a agacé durant tout le film. Bien sur qu’on souhaite s’attacher à elle, puisqu’on sent immédiatement que c’est une femme seule et profondément triste. Mais son rapport aux autres m’a vraiment paru étrange ; je n’ai réussi à créer de rapport émotionnel avec elle.
Plus généralement, j’ai trouvé les personnages mal écrits et finalement peu caractérisés. Entre le mari qui ne se doute pas de l’adultère de sa femme — et qui dans un ridicule élan romanesque va laisser sa femme partir avec Baines pour le bonheur de cette-dernière — et le jeu insupportable de la jeune fille (surtout quand elle pleure), plus rien ne restait pour que je profite du film.
Certaines scènes restent tout de même splendides (je pense à de beaux moments musicaux), mais le reste m’a malheureusement laissé de marbre.