Un scénario merveilleusement bien écrit. Sûrement ce qui m'a marqué le plus. Tout a été pensé et écrit de sorte à ce que le spectateur soit plongé dans une ambiance sinistre et angoissante. Il n'y a aucunes failles, bien qu'on puisse "rechigner" sur quelques détails, ceux-ci laissent court à notre imagination. Une déception sur la fin du film qui est heureuse. J'aurai trouvé cela plus poignant si elle était morte avec le piano, qui est pour moi une partie d'elle, et qui renforce encore plus son destin scellé à ce piano.
En parallèle, du scénario, les personnages ont eux aussi été travaillé jusqu'à la perfection. En effet, j'ai l'impression qu'ils ont été conçu de sorte à ce que le spectateur ne s'attache pas à un personnage en particulier, chacun fait ses erreurs ce qui sème la confusion pendant le visionnage. De plus, j'ai remarqué une diversité des personnages. Aucun ne se ressemble et chacun a sa propre personnalité qu'on ressent et qui s'exprime de plus en plus au cours du long-métrage.
Un jeu d'acteur époustouflant de Holly Hunter qui (en plus d'être magnifique) vient transmettre toutes les émotions bien que rappelons-le son personnage est muet. Je tiens également à féliciter Anna Paquin, Harvey Keitel et Sam Neill qui eux aussi, ont été extraordinaires dans leurs rôles respectifs.
Pour les décors, j'ai bien apprécié le fait que le film se passe sur une île. Avec la mer agitée, qu'on a vu en début de film, j'ai vraiment ressenti un emprisonnement du personnage et comme si le sort du personnage principal était déjà décidé, qu'il n'y avait pas de retour en arrière. De plus la jungle et la plage sont mis en avant et à profit tout au long du long-métrage. Ce lieu, la jungle, est en fait essentiel. C'est ce qui mène Ada vers son amour mais également vers sa perte. La jungle est en fait un personnage à part entière. Car par la présence de la jungle, il y a la présence d'indigènes, et la rencontre de Baines. Mais c'est également l'obstacle majeure d'emporter le piano jusque dans la maison de Stewart. C'est pourquoi les décors ont été fascinants à mon goût.
Bien sûr, je vais parler de l'aspect visuel. Premièrement, j'ai été très impressionné par la qualité visuelle de ce film. Quand j'ai vu son année de publication, 1993, j'ai vraiment été choqué. Ce qui m'a plu également, c'est la dominance des couleurs froides qui viennent renforcer une ambiance sinistre. Le choix des plans est toujours excellent et Jane Campion ne manque jamais de nous impressionner. Il y a bien trop de choses à dire sur les plans mais j'ai été conquise.
Le son. Je ne pouvais pas ne pas en parler. Déjà que c'est la base d'un film, ici il a une place si importante. Rien que dans le nom, on le sait. Ces mélodies de piano sont la raison de cet amour naissant entre Ada et Baines. C'est la volonté de vivre d'Ada. C'est une partie d'Ada. De plus, j'ai très apprécié le mélange de sons diététiques et de chansons, qui ont vraiment été amené en harmonie et qui sont en fait la raison de ce film.
En toute vérité, je n'ai pas vraiment pris de plaisir pendant le visionnage de ce film à cause de cette tension omniprésente en rapport au ||viol||. En revanche, une fois le film fini, que j'ai pris du recul sur la globalité du film, je me suis rendue compte du génie, si je puis dire, de Jane Campion. Tout était calculé. De plus, je trouve ça impressionant qu'une femme réalise un film dénonçant, je présume, ce thème que j'ai évoqué tout à l'heure de telle manière, à cette époque. Bref du coup j'ai très apprécié le film et il faudrait que je le reregarde pour vraiment l'apprécier.