Si vous voulez regarder ce film sans vous arracher les yeux, voici quelques trucs utiles :
Règle n°1 : oubliez tout ce que vous savez sur la légende d'Hercules/Héraklès.
Ma théorie? On a refilé au "scénariste" une liste de noms avec une charte des relations à intégrer dans l'histoire et on lui a dit : "vas-y petit! écrit un truc!". D'où une histoire basique d'élu sauveur envoyé par un dieu tout puissant, un tyran générique et une princesse avec autant de personnalité qu'une potiche. Instructions complémentaires : regarder des films de Ridley Scott.
Règle n° 2 : n'allez surtout pas vérifier les éléments des/de la légende(s) d'Hercule/Héraklès même sur Wikipédia sous peine de douleurs aigües.
Trop d'informations et de versions différentes toutes potentiellement passionnantes pourraient vous faire perdre tout intérêt et vous faire prendre conscience que le titre vous prend, basiquement, pour des jambons.
Règle n°3 : ne cherchez pas un héros sur votre écran, il n'imprime pas la pellicule.
En effet, ce cher Kellan Lutz, au physique certes avantageux, a le charisme d'une huitre et la capacité de jeu d'une chouquette. Le reste du casting achève de conduire le film dans les tréfonds abyssaux du mauvais et du pas bon.
Seul, je dois l'admettre, Scott Adkins tire son épingle du jeu en tyran assoiffé de pouvoir. Son histoire aurait été plus intéressante à suivre si ce n'était qu'il n'a rien à voir avec le personnage d'origine mais je vous renvoie aux règles 1 et 2.
Règle n°4 : ne faites pas attention aux scènes récupérées très certainement des chutes des dits films de Ridley Scott. De Gladiator à Robin des Bois en passant par Gods and Kings, ils sont venus ils sont tous là. Et si piller Gladiator peut être une bonne idée ce n'est pas le cas pour les 2 autres.
Je n'avais pas souvenir que les combats de gladiateurs étaient si à la mode en Grèce mais je ne suis pas allée vérifier dans un souci de santé mentale évident. Mais au fond, Hercule ou Héraklès c'est la même chose donc la Grèce c'est comme Rome d'où des combats dans des arènes déjà en ruines avec option mirmillon et rétiaire.
Règle n°5 : ne vous inquiétez pas de la fuite du temps.
Ce n'est pas une illusion, la totalité de l'intrigue se passe en l'espace de 3 mois : entre le moment où il est envoyé en Egypte, en passant par le camp d'entrainement de combattants option gadoue, le combat test (car on ne sait comment il arrive à convaincre son propriétaire de le faire combattre pour sa liberté 2 minutes après son achat), le retour en Grèce pour le combat ultime (qui dure 2 minutes), la montée de sa renommée en tant que libérateur du peuple et la fin, oui, il ne se passe que 3 mois.
Règle n°6 : ne cherchez pas de cause à effet. Surtout pas!
Chaque personnage agit comme bon lui semble selon les scènes et change d'avis comme de chemise au gré des vents.
Règle n°7 : ne vous attendez à rien.
Aucune tension, aucun enjeu, aucun suspense : nada.
Surtout pas d'originalité et certainement pas de fun. Tout ce joli monde se prend au sérieux comme s'ils jouaient du Shakespeare et racontaient la Bible (mais vu le scénario, y'a peut être une raison).
Règle n°8 : n'attendez pas d'élément mythologique.
Si ce n'est une prêtresse d'Héra moche, une scène de lit fournie pas des ventilateurs (sensés représenter Zeus) et Hercule qui fait appel au pouvoir du crane ancestral pour finir par faire mumuse avec un éclair vous n'aurez rien à vous mettre sous la dent.
En conclusion, n'espérez rien si ce n'est de l'ennui, une histoire d'amour insipide, un méchant potable sous employé et des combats qui finissent avant d'avoir commencés et extrêmement mal chorégraphiés et exécutés.
Si vous arrivez à faire ça, vous pourrez maintenir votre intégrité physique et mentale.
Un navet de ce calibre ne se rencontre pas tous le jours. Arriver à extraire du personnage d'Hercule tout héroïsme, toute aventure et tout potentiel de fun, c'est pas donné à tout le monde.