Quand la white trash se rebelle, c’est les bouseux qui en prennent pour leur grade…

Très agréable surprise de la part de ce petit teen-movie réalisé par Matthew Robbins (Miracle sur la 8e rue - 1987), à la fois naïf et gentillet, où l’on fait la rencontre de Billie Jean, une jeune demoiselle qui n’a pas sa langue dans sa poche. Lorsqu’un jour, le scooter de son frère se fait démolir par un jeune du coin, elle n’hésite pas à aller demander réparation, en se rendant chez le père de ce dernier pour lui tendre la facture et lui réclamer les 608$. Ni elle, ni son frère et encore moins ses amies n’auraient pu se douter un seul instant de ce qui allait leur arriver par la suite. Devenant non seulement une rebelle mais aussi une fugitive, traquée par les polices du comté et les médias, Billie Jean s’enfuie mais n’a pas dit son dernier mot.


A l’image de Sugarland Express (1974) de Steven Spielberg, quand les preneurs d’otage devenaient des vedettes et se retrouvaient avec une horde de fans qui les suivaient dans leur périple. Alors que Billie Jean et son frère se retrouvent confrontés à la désinformation de la part des médias, ils ne s’attendaient pas à se retrouver avec tous les adolescents du comté derrière eux, à les soutenir, leur demandant parfois même un autographe. Un road-movie se transformant en une épopée féministe dont la figure de proue n’est autre que Jeanne d’Arc à travers laquelle Billie Jean s’identifie au point d’adopter sa coiffure, une coupe à la garçonne (après avoir découvert à la télévision, Jean Seberg dans Sainte Jeanne d'Otto Preminger - 1957).


Dans les rôles titres, on retrouve Helen Slater rendue célèbre grâce à son interprétation dans le film Supergirl (1984) où elle incarnait la cousine de Superman et à ses côtés Christian Slater. Si les deux comédiens portent le même nom, ils n’ont aucun point commun, si ce n’est d’incarner un frère & une sœur dans le film.


Il est intéressant de voir comment le film décrit les injustices sociales sur fond de teen-movie. La classe moyenne est représentée par Billie Jean, qui se retrouve confronté à l’injustice Texane (bien connue pour sa justice expéditive). Quand la white trash se rebelle, c’est les bouseux qui en prennent pour leur grade (elle a le coup de genoux facile, ne vous mettez pas en travers de son chemin au risque de vous prendre un mauvais coup dans vos « joyeuses »).


Helen Slater (21ans lors du tournage) est clairement la révélation du film. Une très jolie rebelle dans la peau de cette Jeanne d’Arc du XXème siècle. Un film qui aurait mérité une exploitation en salles et une meilleure reconnaissance auprès du grand public.


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le 29 déc. 2020

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