Commençons par cette infâme traduction française. Le titre devient "La légende de Jesse James". Cependant le film est beaucoup plus porter sur la personne de Cole Younger, son acolyte. Jesse James était surement plus "bankable".
Le film en lui même fourmille de bonnes idées. Il se place comme un western réaliste. Sans vouloir faire dans l'esbroufe, la première partie du film dépeint un farwest de la fin du XIXe en pleine mutation. On n'y aperçoit pas un indien (ils sont à peine évoqués un moment) et les banques peinent à faire fortune. Les décors sont plus ou moins réussi et on n'assiste pas ici à la prise de vue de belles étendues sauvages comme le veut la tradition du western. La ville de Northtown est pourtant une caricature en elle même : une banque, un vendeur de cercueil et un saloon. Ce sont les seuls commerces que nous auront le droit d'apercevoir. Les villageois sont de la même trempe : banquier vénal, fou du village etc...
Mais là où P. Kaufman aurait pu taper un grand coup avec son scénario atypique
(deux bandes de cowboys sont pourchassées par des mercenaires et tentent de remplir une banque avant de la dévaliser)
, la narration vient tout plomber. Ellipses temporelles ratées, personnages secondaires n'existant que pour certaines scènes, faux raccords... Une réalisation étrangement bâclée qui contraste avec le jeu d'acteurs des deux personnages principaux qui livrent ici une performance exceptionnelle. On se retrouve donc à deviner certains pan du scénario et il vaut mieux avoir les oreilles grandes ouvertes et les yeux bien écarquillés pour être sûr de tout comprendre.