Dans une petite ville côtière, une femme est témoin du meurtre de son mari, assassiné par une bande d’homme d’affaires pourris, qui aimeraient bien construire une centrale nucléaire dans le coin. Un film plutôt surprenant, qui commence comme une chronique de cette petite ville, avec un triangle formé par un couple de pêcheurs tout juste marié auquel vient s'ajouter l'ami d’enfance du mari, fils d’une famille de nantis. La nuit, les hommes se retrouvent dans un bar pour se saouler la gueule et maudire leur vie misérable, la journée on assiste à la pêche aux abalones à laquelle s'adonne le jeune couple (elle plonge, il tient la corde, la confiance et le lien). C’est assurément un bon point du film de faire vivre ce genre de bourgade japonaise rarement vue au cinéma. Puis ça devient sentimental, façon amour fauché net et qu’est-ce qu’on devient après. Alors qu’on ne sait pas encore vers quoi le film nous emmène vraiment, Ikeda balance une scène de bête à deux dos qu’on dirait sortie d’un film rose, puis révèle ses intentions en empruntant la voie du film de vengeance avec généreux geysers de sang (il y a indéniablement un truc entre l’héroïne et le liquide). Ajoutons le rapport animiste de la femme avec la mer, la diatribe contre le nucléaire, et à la fin on a un conte sans doute un peu approximatif dans son écriture et sa mise en scène, mais attachant, et puis j'ai un faible pour les films de vengeance au féminin. (vu en 2020)