Pour la dernière fois, nous retrouvons Zatoichi, notre anti-héros, qui est connu pour être « un maître de l’attaque rapide ». Une dernière fois qui aurait pu ne jamais voir le jour puisque le 25e épisode : Retour au pays natal devait être le dernier de la saga, sorti 16 ans plus tôt. Qu’est-ce qui a poussé à ressortir un épisode de la saga tant d’années plus tard ? Je n’ai pas la réponse et si quelqu’un la connaît je suis preneuse!
L’Odyssée finale a été réalisé par Shintarō Katsu, l’interprète de Zatoichi. Il avait déjà réalisé un autre épisode de la saga : La blessure. Un bon épisode qui se démarquait des autres. Peut-être avait-il la nostalgie de son personnage qu’il a joué tant et tant de fois ?! Dans la vingtaine d’épisodes de la saga mais aussi dans la centaine de la série ! Il y a de quoi s’identifier à un personnage, d’autant que l’acteur avait des points communs avec Zatoichi: il était alcoolique et avait de de nombreux ennuis avec la justice. Peut-être a-t-il voulu endosser une dernière fois ce rôle et lui dire un ultime adieu…
Dans cet épisode, bien sûr, Zatoichi a vieilli : ses traits sont creusés, ses cheveux ont blanchi, mais on retrouve avec bonheur sa démarche pataude, sa ruse, ses plaisanteries et sa canne épée.
Alors que reprocher à ce dernier épisode ?
- Tout simplement un scénario très confus, difficile à suivre dans lequel on se perd, une histoire qui s’enlise et qui peine à captiver. Et cela pendant près de 2h alors que les épisodes de la saga dépassait rarement 1h30.
- des personnages que l’on perd en cours de route
- A cela s’ajoute une musique synthé et une chanson anglaise typique des années 80 qui ne colle pas du tout avec le film. On a la nostalgie de l'Enka et ses mélodies plaintives et envoûtantes.
- Et enfin, la scène sexuelle, la première de la saga : une scène gratuite qui ne semble être là que pour plaire au public.
Tout n’est pas nul, il y a de bonnes séquences de bataille au sabre dont la dernière scène avec l’arrivée théâtrale de Zatoichi dans un tonneau, mais aussi celle aux lanternes. Il y a également le rapport de Zatoichi à sa mère qui parcourt tout l’épisode et ce passage où Zatoichi trouve un œuf tombé du nid et appelle désespérément la mère oiseau. Une scène dans laquelle il s’identifie clairement à cet œuf tombé du nid et où ses appels désespérés s’adressent à sa propre mère.
Avec L’Odyssée finale, s’achève mon parcours de la saga vue du premier au dernier épisode. Une saga que j’ai eu beaucoup de plaisir à regarder avec son antihéros crasseux, roublard, malmené par la vie mais sachant se défendre et défendre les plus faibles, avec sa formidable canne épée, sa capacité à se dresser comme une divinité vengeresse pour faire justice, son humour qui fait mouche, son adresse. Cet homme condamné à être un yakuza errant solitaire sur les routes, étranger à tous aussi bien aux « voyants » qu'aux les aveugles comme lui. Un personnage libre comme le vent et portant le poids de sa solitude à travers ses pérégrinations. Un personnage attachant qu’on aimerait à rencontrer sur notre chemin de vie.