Dans cet épisode, notre anti-héros se trouve plongé au cœur d’une maison close. Tatsguro le parrain local prête de l’argent aux familles puis fait tuer l’emprunteur. Dès lors la dette ne peut être remboursée et il s’empare des filles pour sa maison close, non sans avoir récupéré l’argent prêté bien sûr…
Zatoichi, comme toujours, se fait ici le protecteur des innocents, même quand ceux-ci ne sont pas totalement « purs » et innocents. Mais il sait comment marche le monde, il sait comment les homme peuvent être pris au piège et faire ce qu’ils ne voudraient pas pour sauver leur famille. Il sait faire la part entre ceux qui sont vraiment corrompus et ceux qui tentent de survivre avec les leurs et pour les leurs.
Cette protection de l’innocence est montrée dans une très jolie scène. Il marche avec la jeune Tsuru. Elle lui chante, d’une très belle voix, une chanson que Zatoichi connaît bien. Pendant le trajet il est assailli par derrière. Il règle la question d’un coup de sabre. Tsuru s’en aperçoit à peine et continue à chanter, tout en se retournant. Zatoichi se place immédiatement devant elle pour qu’elle ne voit rien. Et ils continuent tous les deux leur chemin. C’est ce genre de pépite qui fait le charme particulier de cette saga. Chaque épisode est émaillé de scènes où la profonde humanité de Zatoichi est mise en valeur. Il est à l’écoute des personnes, il est prêt à pardonner, il n’attend pas des gens plus qu’ils ne peuvent donner. Et en même temps il est sans pitié chaque fois qu’il le faut. Mais là encore, il est humain avec ses adversaires. Il ne manque pas d’éveiller leur conscience ou de les avertir du danger. Ici : « vous n’avez qu’une vie. Vous auriez dû mieux en prendre soin ».
Si l’histoire ne manque pas d’intérêt en mettant en lumière la détresse de ces jeunes femmes et de leur famille. Elle manque de souffle et elle a tendance à s’enliser. La caméra manque de fluidité : le choix de la caméra à l’épaule pour rendre les flash back n’est pas du meilleur effet. Par ailleurs les cadrages sont parfois très moyens. Mais cela reste toujours un bon moment avec une très belle scène de bataille finale comme il se doit.