Du pathos plein les yeux

Deuxième volet et déjà beaucoup moins mémorable que le premier morceau de Misumi.

Je pense que pour commencer, le gros boulet qu'a dû traîner Misumi et que traîne ici Mori, c'est le scénario. Inuzuka ne fait pas dans la finesse, ce n'est pas intelligent, il en fait des tonnes dès qu'il en a l'occasion. Et quand ton scénariste écrit des conneries criardes, avec tout le talent que tu veux tu vas quand même te retrouver à mettre en scène des conneries criardes.

Ça a même le cul entre deux chaises sur la thématique de la romance : d'un côté Ichi repousse sa belle O-Tane comme tout héros de chanbara qui se respecte, il est passé à côté de la grand-route à la fin du précédent film, mais à côté de ça on en fait cette fois un adolescent jaloux qui s'est fait escamoter sa tchaï par son frère. Deux films et le personnage est déjà incohérent, ça promet.

Misumi s'en sortait comme il pouvait malgré une bromance écrite avec le cul. Mori, lui, n'a pas ce talent : sa mise en scène est aussi chiante que l'histoire, il ne tente rien. J'ai vu le film avant-hier, c'est tout juste si je me souviens d'une scène ou deux. Ichi fait son Ichi et c'est bien ce que cet épisode a pour lui : on n'est pas encore lassé des mimiques du gars, on se laisse prendre malgré l'infernal pathos dans lequel on tient absolument à le plonger. Ce personnage reste cool parce que l'acteur transcende un peu la médiocrité dans laquelle on le fait nager.

Donc ça se regarde.