Très (trop ?) représentatif.
La série Zatoichi a ses codes bien posés, et au fond l'histoire n'a plus beaucoup d'importance, et le suspense est faible, car on se doute bien qu'à la fin, Zatoichi ira seul sur les routes après avoir tué plein de gens, souvent contre son gré.
Zatoichi tue pour le compte d'un parrain local le compagnon endetté d'une fille à l'air très noble. Le parrain voulait la fille depuis le début, pour l'offrir à un fonctionnaire pourri. Et puis il y a un samouraï qui a un contrat sur Zatoichi, et un ronin sympa. Vous voyez, je ne vous mentais pas, c'est très générique.
Ce qui compte désormais, ce sont les variations autour du personnage et les numéros d'acteur. Et il y a déjà de quoi faire avec ça.
- Autour de Zatoichi : la scène où un kaki trop mûr tombe à ses pieds et où il a un pressentiment ("quelqu'un va mourir") ; la scène où il laisse sa canne au clou, et bluffe des ennemis en prenant un simple bâton ; la scène où il envoie des sabres au plafond, sabres qui retombe autour d'un pourri ; et puis le duel final, endiablé sur rythme de tambours (les tambours de la nouvelle année, qui donnent leur titre au film). Scène finale : Zatoichi s'en va face au soleil déclinant, d'une couleur orange (comme le kaki) et qu'il regarde droit en face. Belles couleurs.
- Les numéros d'acteurs : la fille bien sûr, avec une beauté très particulière ; un des pourris est un acteur fétiche de Kurosawa ; j'aime beaucoup la tante de la fille, vieille bonne femme très truculente, qui vole la scène à Katsu ; et puis ce samouraï qui, d'une manière invraisemblable, est toujours sur les talons de Zatoichi. J'aime bien comme il se frotte le menton d'un air satisfait, en demandant à la fille "Où est Ichi ?".
On peut regretter un peu que la série donne l'air de ronronner. Le format est tellement parfait : rencontre d'un personnage touchant - combat - partie de dés - combats - duel final - je pars dans le soleil couchant.