Ce que j'apprécie chez Zatoichi, c'est sa capacité à tendre la perche. Comme s'il s'agissait là d'un examen à faire passer à l'ennemi : soit il prend la perche (et tente de le tuer) soit il passe son chemin. C'est assez rare, mais il arrive que certains optent pour ce second choix. Ceux qui décident d'attaquer Zatoichi ne sont plus là pour sen vanter.
Encore une histoire toute simple dont les personnages vont complexifier le tout. Les personnages, à nouveau sont bien approfondis. Et puis Zatoichi révèle une nouvelle facette. Faut bien dire qu'il est un peu différent à chaque film, aussi, comme si le point de vue changeait (genre Citizen Kane mais quand même en moins évident). Un autre bonheur c'est l'écriture des scènes, dont les règlements de compte qui sont toujours bien amenés. Enfin, il y a beaucoup de conflits et de tension malgré le fait qu'on sache le héros imbattable, et ça c'est fort ; en effet, les scénaristes ont la bonne idée d'amener ces obstacles par le biais d'autres personnages ou bien de les situer ailleurs que dans les combats de sabre. Notons également que pour la seconde fois, l'adversaire de Zatoichi est vraiment redoutable et présenté autrement que dans l'épisode 4.
La mise en scène toujours différente. J'aime beaucoup ce générique. Les lieux sont très bien exploités aussi tout du long. La photographie est assez plaisante, avec des couleurs ternes. Les chorégraphies sont un peu plus fouillées ; les combats sont un peu plus violents (quand ce n'est pas par l'image, c'est par le son) ; les effets spéciaux un peu maladroits (surtout le découpage lorsque le héros est entraîné par le cheval, à la fin) ; la reconstitution toujours aussi plaisante. Il y a quelques passages forts plaisants pour la manière dont c'est mis en scène : je pense surtout à la scène où les villageois constatent le vol. Les acteurs sont toujours aussi bons. Enfin, une belle utilisation de la musique (de manière diégétique.
Malgré toutes ces qualités, j'ai trouvé que l'histoire aurait pu aller plus loin et j'ai regretté que, malgré de belles couleurs, la photographie ne comprenne pas un jeu de noir et blanc plus contrasté.
Bref, un sixième épisode plutôt plaisant.